

Cameroun : Mort du journaliste Wazizi, le gouvernement s'attire les foudres de la classe politique et des syndicats des médias
Samuel Wazizi
Les présidents du Snjc et de Camsej (deux plus grandes organisations professionnelles des journalistes au Cameroun respectivement de langue française et anglaise), multiplient les critiques contre le gouvernement à propos de la mort de Samuel Wazizi. La société civile et la classe politique réclament également une réaction rapide des autorités après la mort du journaliste.
Dans une déclaration conjointe délivrée mercredi, Snjc et Camasej ont dénoncé un comportement "revanchard" des autorités et de l'armée contre les journalistes. Les deux organisations professionnelles ont demandé aux journalistes de rester mobiliser. Elles ont enfin invité le gouvernement à se prononcer sur le lieu et la date du décès de Samuel Wazizi.
Les organisations professionnelles des journalistes demandent aux autorités de le faire au plus tard ce 4 juin 2020 à 18:00 locales (17hGMT).
Classe politique
Du côté de la classe politique, Kah Wallah leader du Cameroon's People Party (Cpp), Maurice Kamto (Mrc) et Anicet Ekane (Manidem), ont demandé qu'une enquête indépendante, soit ouverte et que toute la lumière soit faite sur ce drame.
"Il est impératif (...) que le gouvernement informe officiellement l'opinion nationale et internationale sur les circonstances de l'arrestation, la détention, de la disparition et de la mort annoncée du journaliste Samuel Wazizi", déclare Anicet Ekane.
" C'est déjà curieux et tout de même inadmissible que le sort réservé à un journaliste interpellé par les forces de défense reste longtemps un secret d'État ", poursuit-il.
Le député Cabral Libiih, leader du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn) a clairement pointé du doigt le régime de Yaoundé.
"Le pouvoir de monsieur Biya reste l'unique responsable de cette situation. Il devra rendre des comptes à la famille du défunt et au peuple camerounais", à déclaré l'ancien journaliste.
Le Réseau des défenseurs des droits de l'homme en Afrique centrale (Rhedac), a également demandé l'ouverture d'une enquête indépendante et impartiale qui fera la lumière sur cette affaire.
Au plan international, Reporters Sans Frontières (RSF), et le Comité de protection des journalistes (CPJ), ont également demandé au gouvernement de faire toute la lumière sur cette affaire.
Craintes
La disparition de Samuel Wazizi 33 ans qui a été interpellé à Buea (Sud-Ouest), en août 2019 par les éléments du 31e Bataillon d'Infanterie Motorisée (BIM), détenu dans un lieu secret et dont la mort a été révélée près d'un an après son interpellation, rappelle la triste condition du journaliste camerounais qui vit la peur au ventre. Peur d'être interpellé, agressé ou simplement tué.
La disparition du présentateur de Chilen Média TV (CMTV) n'est pas un cas isolé.
Plusieurs journalistes parmi les plus critiques envers le régime de Yaoundé reçoivent des menaces ou subissent des agressions à domicile devant femmes et enfants, lorsqu'ils ne sont pas pris pour cibles par des bandes armées ou des individus mandatés pour les tuer ou faire taire dans la rue.
Quelques-uns, victimes des procès kafkaïens croupissent d'ailleurs en prison dans l'oubli total.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun
-Joindre la rédaction camerounaise de koaci.com à Yaoundé: (+237) 691 15 42 77 ou cameroon@koaci.com –

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