Des électeurs se font inscrire dans un centre Elecam (Ph)

La tension monte au Cameroun à l'approche de l'élection présidentielle de 2025. Lors d'une conférence de presse tenue récemment à Yaoundé, Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et candidat de l'Alliance politique pour le changement (APC), a lancé de graves accusations contre Elections Cameroun (Elecam).

Le principal opposant au président Paul Biya, membre de l’opposition extraparlementaire, dénonce ce qu'il considère comme une manipulation délibérée des listes électorales. Selon lui, plus de 73 000 inscriptions ont été rejetées sous prétexte d'un défaut d'empreintes digitales. Ce qui l'inquiète particulièrement, c'est la distribution géographique de ces rejets, qui semblent se concentrer dans les bastions de son parti.

En effet, Kamto souligne que les zones les plus touchées par ces rejets sont précisément celles où son parti avait obtenu de bons résultats lors du précédent scrutin présidentiel. Il cite notamment la région du Centre, particulièrement le département du Mfoundi à Yaoundé, où le MRC dispose d'une base électorale solide, ainsi que les régions de l'Ouest et du Littoral.

Face à ces accusations, un cadre d'Elecam, s'exprimant sous couvert d'anonymat, offre une explication technique. Selon lui, la vétusté des machines serait à l'origine de ces problèmes d'empreintes illisibles au niveau du Centre national de biométrie d'Elecam. Il assure qu'une campagne de rattrapage est prévue pour janvier prochain afin de corriger ces défauts biométriques.

Pour sa part, Eric Essoussé, directeur général des élections, avait défendu en septembre dernier l'intégrité du système électoral camerounais. Il avait souligné le caractère inclusif du processus, impliquant tous les partis politiques dans la commission, et insisté sur la transparence du fichier électoral. Selon lui, si des améliorations peuvent être proposées sur la méthode d'inscription, la fiabilité du fichier électoral lui-même ne peut être remise en cause grâce à un système qui responsabilise chaque acteur du processus.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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