

Côte d'Ivoire : Gare de Bassam, manifestation des conducteurs de mini-bus, les transporteurs demandent un dialogue constructif
Soumahoro Mamadou du MTCI et les conducteurs manifestants (Ph Koaci)
Le lundi 3 février 2025, les conducteurs de mini-bus opérant sur l’axe Sud-Comoé Abidjan Sud (Gare de Bassam – Treichville) ont exprimé leur mécontentement à travers une manifestation à la gare de Bassam.
Vêtus de bandeaux rouges en signe de protestation, ils dénoncent l’interdiction de stationnement sur le VGE, du grand carrefour de Marcory jusqu’à l’ancien Koumassi et Port-Bouët, décidée par le district autonome d’Abidjan. Cette mesure, jugée abrupte et mal préparée, a plongé les transporteurs dans une situation difficile, les privant de leurs espaces de stationnement traditionnels sans alternative viable.
Soumahoro Mamadou, président de la Mutuelle des Transporteurs de Côte d’Ivoire (MTCI), a réagi à cette crise en soulignant l’urgence d’un dialogue constructif entre les autorités et les acteurs du secteur.
« Nous ne sommes pas contre les réformes, mais il y a une manière de faire les choses. On ne peut pas simplement interdire les gbaka de stationner sans avoir prévu des aires de remplacement ou des arrêts minutes pour les passagers. C’est pourtant pour cela que nous payons des cartes de stationnement », a-t-il déclaré.
Il a également insisté sur la nécessité d’une collaboration étroite entre le Ministère du Transport et le district autonome d’Abidjan pour résoudre ce problème de manière durable.
Au-delà de la question du stationnement, Soumahoro Mamadou a pointé du doigt un malaise plus profond dans le secteur des transports. Selon lui, la prolifération des syndicats, aujourd’hui au nombre de 450, est une source de désorganisation et de division.
« Cette situation est catastrophique. Le gouvernement a adopté une stratégie de "diviser pour régner", ce qui a affaibli notre secteur. Il est temps de dissoudre ces multiples syndicats et de créer une structure unifiée, comme une Mutuelle Générale des Transporteurs de Côte d’Ivoire, pour mieux défendre nos intérêts et professionnaliser le secteur », a-t-il proposé.
Le président de la MTCI a également évoqué la vétusté du parc automobile ivoirien, estimé à 90% de véhicules en mauvais état.


« Les forces de l’ordre retirent ces véhicules de la circulation, mais les transporteurs n’ont pas les moyens de les remplacer. Les banques ne veulent plus investir dans un secteur aussi désorganisé. Il faut créer une société coopérative de crédit auto pour permettre aux transporteurs d’acquérir de nouveaux véhicules », a-t-il suggéré.
Face à ces défis, Soumahoro Mamadou a appelé à l’organisation d’états généraux du transport. « Il est temps de faire un diagnostic complet du secteur et de proposer des solutions concrètes. Nous ne pouvons pas continuer à travailler dans le désordre. Les vrais acteurs du transport doivent être impliqués dans ce processus, pas ceux qui prétendent parler en notre nom sans être des transporteurs eux-mêmes », a-t-il insisté.
Cette manifestation et les revendications des conducteurs de mini-bus mettent en lumière les dysfonctionnements persistants dans le secteur des transports en Côte d’Ivoire.
Alors que les autorités cherchent à moderniser et à réguler ce secteur essentiel, il apparaît clairement que toute réforme doit être menée en concertation avec les acteurs de terrain pour éviter de nouvelles tensions et garantir une transition harmonieuse.
Jean Chresus, Abidjan

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