Les responsables de CAP Côte d'Ivoire (Ph Koaci)

La Coalition pour l’Alternance Pacifique (CAP-Côte d’Ivoire) a revendiqué sa position sur la liste électorale le mercredi 19 mars 2025. 

Réunie au siège du PDCI-RDA, elle a dénoncé une liste électorale provisoire jugée « excluante », publiée deux jours plus tôt par la Commission Électorale Indépendante (CEI).

Parmi les absents figurent, sans surprise, certains issus de la scène politique ivoirienne : Laurent Gbagbo, ancien président, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé.

Dans un discours, Simone Ehivet Gbagbo, porte-parole de la coalition, a martelé la nécessité d’une « loi d’amnistie » pour tourner la page des contentieux politiques. « Le président Alassane Ouattara doit prendre ses responsabilités, comme l’a fait Laurent Gbagbo en son temps après la crise de 2011 », a-t-elle rappelé, évoquant un précédent historique où une amnistie avait permis de désamorcer les tensions post-conflit.

Pour la CAP, cette mesure légale est la clé pour réintégrer les figures controversées sur la liste électorale et garantir un processus « véritablement démocratique ». Une revendication soutenue par plus de 25 partis, selon le ministre Kahé Eric, qui contredit la version de la CEI affirmant que seuls deux partis ont demandé des révisions.  

Mais au-delà des noms manquants, c’est la méthode de la CEI qui est pointée du doigt. Kahé Eric a dénoncé une institution « partiale », évoquant une réunion « à sens unique » où les représentants de la coalition n’ont pas pu s’exprimer, accueillis « par des cargos » plutôt que par le dialogue. « Nous ne sommes pas des adversaires, mais des acteurs engagés pour des élections transparentes », insiste-t-il, appelant à un audit indépendant de la liste. Une tâche que les experts de la CAP comptent mener eux-mêmes, comme l’a annoncé le Dr Patrice Saraka, représentant de Blé Goudé : « Si la liste reste telle quelle, une minorité d’Ivoiriens décidera pour tous. Ce n’est pas acceptable. »  

 La CAP-Côte d’Ivoire se présente en gardienne d’un équilibre fragile, rappelant que l’exclusion alimente les divisions. 

« Nous ne venons pas avec un couteau entre les dents, mais avec des solutions », a assuré Kahé Eric, soulignant la volonté de la coalition d’éviter toute escalade.  

Enfin, si le sujet ne passionne pas plus que ça l'opinion, notons que l'opposition, sans moyens véritables pour mobiliser à grande échelle ses partisans pour les motiver à aller s'inscrire, avait appelé au boycott du processus de recensement. Au regard des résultats observés, il profite largement au parti au pouvoir. Lui, a mis les moyens et l'énergie qu'il faut sur le terrain pour motiver ses partisans. Une donne sans nul doute essentielle pour remporter le scrutin en 2025.

Jean Chresus, Abidjan