Des chefs Baoulés à Yakro (Ph KOACI) 

Une vague de colère a soufflé sur Yamoussoukro ce mercredi 7 mai 2025. À l’hôtel Le Rocher, plus de 2 000 chefs traditionnels issus des 19 régions du V Baoulé se sont réunis pour dire non à la radiation de Cheick Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA, de la liste électorale.

L’initiative est venue de Yao Yao Lazare, président de l’Association des Élus et Cadres PDCI-RDA du Grand Centre (AEC-PDCI-GC) partisane de Thiam, qui a voulu, par cette mobilisation, interpeller le pouvoir sur ce qu’il qualifie de dérive grave contre la démocratie. 

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« La radiation de Tidjane Thiam est un affront. Ce n’est pas seulement un homme politique qu’on vise, c’est tout un peuple qu’on humilie. Nous ne pouvons pas rester silencieux », a lancé Yao Yao Lazare devant une salle surchauffée par l’émotion et la détermination.

La réaction la plus vive est venue des chefferies Akouê et Nananfouê, dont est originaire Tidjane Thiam. Leur porte-parole, N’Guessan Konan, a dénoncé une cabale politique déguisée en procédure administrative : « Dire que Tidjane Thiam n’est pas Ivoirien, c’est dire qu’Houphouët-Boigny ne l’était pas non plus ! Ce qu’on inflige à notre fils est une honte nationale. C’est une insulte à notre histoire, à notre identité. On ne touche pas à notre fils ! »

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Un soutien unanime a suivi, porté par la voix de Nanan Kouamé Konan Jacques, représentant les autres régions baoulés. « Nous refusons l’exclusion. Tidjane Thiam est des nôtres. Il est baoulé, il est Ivoirien. Et nous ferons entendre cette vérité partout où il le faudra. Ce combat est celui de tout un peuple. »

À l’issue de cette démonstration d’unité et de force, une délégation composée de Yao Yao Lazare, des députés Kouadio Martin et N’Dri Yao, de Mme Florence Ahou et d'autres cadres du Grand Centre a accompagné les chefs traditionnels à la préfecture de Yamoussoukro. Là, ils ont remis officiellement au préfet Coulibaly Gondo les différentes motions de protestation.

Un message clair a été envoyé : le peuple baoulé ne se laissera pas faire. Tidjane Thiam est leur fils et personne n’a le droit de le leur enlever.

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Pour rappel, une guerre interne au parti a ouvert sur une procédure judiciaire qui a valu à Thiam d'être radié de la liste électorale conformément à l'application de l'article 48 du Code de la nationalité. Une autre, en cours celle-ci et toujours interne au Pdci, vise à l'éjecter de la présidence du parti.

Alors que le pouvoir est comme spectateur de cette lutte de position au PDCI survenue après la disparition de Bédié, Thiam, dans le viseur du clan Yapo, lui, a préféré prendre la direction de la France depuis plus d'un mois.

Donatien Kautcha, Abidjan