Cameroun : Régionales 2025, 75 listes validées, 9 formations politiques dans la course
Elections Cameroon (Elecam) a dévoilé ce dimanche 28 septembre les candidatures approuvées pour le scrutin régional prévu le 30 novembre prochain. L'organe électoral a homologué 75 listes représentant 9 formations politiques à travers les 10 régions camerounaises.
Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC au pouvoir) s'impose comme la seule force politique présente sur l'ensemble du territoire national. Dans cinq régions - l'Est, le Littoral, le Sud, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest - le parti au pouvoir se trouve même en position de monopole, sans aucune opposition.
Les autres formations engagées dans cette bataille électorale sont l'UNDP, le FSNC, le BRIC, le PCRN, le parti Univers, le FPD, l'UMS et l'UDC.
Stratégies régionales
L'Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) de Bello Bouba Maïgari, prétendant à l'élection présidentielle du 12 octobre, concentre ses efforts sur les trois régions septentrionales : l'Adamaoua, l'Extrême-Nord et le Nord. Cette formation détient actuellement la deuxième position en termes de représentativité locale après le RDPC et administre le conseil régional de l'Adamaoua depuis le scrutin de 2020.
Issa Tchiroma Bakary, à la tête du FSNC et également candidat présidentiel, mise sur l'Adamaoua et le Nord pour étendre son influence.
Dans la région du Centre, le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) de Cabral Libii tente une nouvelle percée dans le Nyong-et-Kéllé, après l'échec cuisant de 2020 où le parti n'avait obtenu aucun conseiller régional malgré des élus municipaux dans ses rangs.
D'autres formations adoptent une approche plus localisée : le parti Univers de Prosper Nkou Mvondo cible le Nyong-et-So'o (Centre), l'UMS de Pierre Kwemo maintient sa présence dans le Haut-Nkam (Ouest), tandis que l'UDC se cantonne au Noun (Ouest). Le FPD complète ce tableau dans la région du Nord.
L'absence du SDF
Le Social Democratic Front (SDF), formation historique de l'opposition dirigée par Joshua Osih, brille par son absence. Cette défection confirme l'érosion progressive du parti, qui a vu ses fiefs traditionnels du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l'Ouest lui échapper progressivement depuis le déclenchement de la crise anglophone en fin octobre 2016.
Enjeux
Ce mode électoral particulier mobilise les conseillers municipaux et les autorités traditionnelles comme grands électeurs. Leur mission : désigner 900 conseillers régionaux, soit 90 par région. Dans chaque région, 70 conseillers sont élus par un collège électoral composés de délégués élus par les conseillers municipaux de chaque département, et 20 conseillers élus par les chefs traditionnels en leur sein.
L'annonce d'Elecam a suscité des réactions contrastées. Si Bouba Boubakar de l'UDC affiche sa satisfaction, Ernest Pekeuho, dirigeant national du BRIC, n'a pas caché son amertume : « Je suis très déçu, car sur les 8 listes déposées, seules 2 ont été retenues ».
Recours possibles
Selon le code électoral, les candidats écartés disposent d'un délai de 5 jours suivant la publication pour contester la décision devant la juridiction administrative compétente.
Les aspirants conseillers régionaux devront désormais jongler entre mobilisation électorale et éventuelles batailles juridiques dans les semaines à venir.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com
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