KKB exhorte Ouattara à saisir l’Assemblée nationale aux fins de légiférer pour traduire l’ordonnance d’amnistie du 6 août en texte de loi
Le Président Kouadio Konan Bertin, membre du Bureau politique du PDCI-RDA et candidat malheureux aux élections présidentielles de 2015, est heureux de la rupture entre sa formation politique et le RDR et précise que les chamboulements en perspective de la vie politique étaient tout à fait prévisibles.
«Il aurait fallu écouter ceux qui, comme nous, l’avaient anticipé à travers leurs déclarations, ou tout simplement ouvrir les yeux pour voir les choses venir, »a-t-il déclaré ce jour à l’occasion d’un point de presse.
KKB a ajouté que, en politique certaines données sont constantes, le pouvoir ne se donne jamais.
«Si quelqu’un le dit et refuse de céder le pouvoir qu’il détient, il ne fait qu’exprimer une vérité que tous les hommes politiques devraient connaître. C’est pourquoi, je n’avais jamais cru en l’alternance telle qu’envisagée par le Président de mon parti, le PDCI-RDA. Aussi, pour rester constant dans ma vision de la politique, ai-je pris la décision que vous savez tous et qui me vaut l’ostracisme qui me frappe encore aujourd’hui, » s’est justifié le Président.
KKB affirme que la vie politique ne se nourrit pas d’alternance tontinière en démocratie, mais elle est rythmée, au contraire, d’alliances qui proposent des alternatives crédibles et auxquelles les populations accordent leur confiance.
Il soutient que la vie politique se nourrit d’alliances, elle ne doit jamais conduire à la disparition des partis politiques significatifs qui, au plan légal, sont créés pour l’animation de la vie politique et l’expression de la démocratie.
Opposé à l’appel de Daoukro, en tant que militant actif, KKB rappelle qu’il n’a pas voulu voir disparaître le PDCI, le parti bâtisseur de la Côte d’Ivoire moderne.
Mal cerné en son temps, le candidat malheureux aux présidentielles de 2015 dit qu’il a finalement compris qu'en politique la raison et la lucidité ne sont pas liées à l'âge et elles ne sont pas non plus liées au rang social, encore moins à la fortune.
«Après tant d’émois et d’incompréhensions, je veux marquer ma joie. Tous les observateurs de notre vie politique l’ont été, sûrement. Enfin, j’ai été écouté. Enfin, je suis compris. Aujourd’hui, notre pays s’en trouve bien même si des efforts et des actes forts restent encore à faire et à accomplir, » a-t-il poursuivi.
Le Président est heureux que les ivoiriens se sont retrouvés et compris, car l’enjeu le plus important, à ses yeux est la paix, la consolidation de la démocratie et la réconciliation des ivoiriens.
«Je voudrais donc exhorter tous les acteurs politiques à œuvrer pour cette réconciliation, » a ajouté KKB.
Il est heureux de voir 800 de ses concitoyens, prisonniers politiques après la crise post-électorale, retrouver enfin après mille vicissitudes la liberté.
«Je reconnais enfin ma Côte d’Ivoire qui croit aux vertus de l’union autour des valeurs cardinales que nous a léguées le Père fondateur, dont le pardon et l’union pour construire une nation forte et prospère, » a indiqué, le Président.
Il appelle au rassemblement des Ivoiriens pour tracer les voies d’un nouveau développement harmonieux qui donne à chacune des filles et à chacun des fils de ce pays sa chance.
Un rassemblement qui ne laisse personne en rade du fait de son ethnie ou d’autres considérations revanchardes, qui offre la possibilité pour tous d’apprécier la bonté de la nation envers tous ses enfants, qu’ils soient du nord, du sud, de l’est ou de l’ouest.
KKB encourage Ouattara à aller au-delà en en terminant en beauté ce qu’il a si bien commencé en étendant son pardon aux militaires privés de liberté depuis 2011.
Pour le parlementaire qu’il est, l’ancien député de Port-Bouët exhorte le Président de la République à saisir l’Assemblée nationale aux fins de légiférer pour traduire l’ordonnance prise à cet effet en texte de loi.
Il estime enfin que le temps est venu pour reconstruire un nouveau pacte de confiance et améliorer la qualité de vie de l’ivoirien.
«Il nous faut promouvoir l’équité et l’égalité des sexes. Il nous faut reconstruire notre système éducatif de sorte qu’il réponde aux attentes de développement de notre pays. Il nous faut un dialogue permanent autour des questions d’intérêt national, » a conclu, l’Honorable.