

Cameroun : La relance des centrales de Kribi et Dibamba, une lueur d'espoir contre les délestages
C’est une nouvelle qui redonne espoir aux Camerounais. Après des mois d’arrêt, les centrales électriques de Kribi (216 MW) et de Dibamba (88 MW) sont de nouveau opérationnelles. Un protocole d’accord a été signé ce week-end à Douala entre Globeleq, l’entreprise britannique, et le gouvernement camerounais. Ces deux centrales représentent 20 % de la capacité totale de production d’électricité du pays. Leur remise en service pourrait-elle enfin mettre fin aux délestages qui plombent le quotidien des populations ?
Un arrêt brutal aux conséquences lourdes
En décembre 2024, Globeleq avait décidé de suspendre la production des centrales de Kribi et Dibamba. La raison ? Le non-paiement des factures par ENEO, la société nationale d’électricité. Les arriérés de paiement s’élevaient à plus de 130 milliards de FCFA. Cette décision avait plongé le Cameroun dans une crise énergétique sans précédent. Les délestages sont devenus monnaie courante dans plusieurs villes, affectant les ménages et les entreprises.
La situation avait fait grand bruit. Les médias nationaux et internationaux en ont largement parlé. Le gouvernement a dû réagir rapidement. Des réunions de crise se sont tenues au ministère de l’Eau et de l’Énergie, ainsi qu’au ministère des Finances. L’objectif : trouver une solution pour relancer les centrales et compenser les pertes.
Après des mois de discussions, un accord a finalement été trouvé. Le protocole signé ce week-end à Douala marque un tournant. Les centrales de Kribi et Dibamba sont désormais opérationnelles. Cette décision est cruciale, surtout dans un contexte où la production hydroélectrique est en baisse. En effet, le changement climatique a réduit les capacités des barrages, comme celui de Memve’ele, dont la production est passée de 211 MW à seulement 35 MW en journée.
Malgré la mise en service récente du barrage de Nachtigal, qui devrait apporter 420 MW d’ici 2025, le Cameroun reste confronté à d’importants défis. Les réseaux de transport et de distribution d’électricité sont vétustes et inefficaces. Même avec les 300 MW déjà disponibles à Nachtigal, le pays peine à répondre à la demande. Les coupures d’électricité restent fréquentes.
Défis
Le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, l’a rappelé lors de la conférence annuelle de son département. L’année 2025 sera consacrée à l’optimisation des réseaux de transport et de distribution. Sans cela, le Cameroun ne pourra pas pleinement profiter des 420 MW attendus de Nachtigal. Les infrastructures actuelles ne sont pas capables de gérer une telle augmentation de la production.
La relance des centrales de Kribi et Dibamba est une bonne nouvelle. Mais elle ne suffit pas. Pour mettre fin aux délestages, le Cameroun doit moderniser ses réseaux électriques. Le gouvernement et ses partenaires ont encore du travail à faire. La route vers une énergie stable et accessible à tous est encore longue. Mais cette relance est un premier pas dans la bonne direction.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com

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