Bédié samedi dernier à Yamoussoukro

Guillaume Soro a appelé ce jeudi depuis Paris, à l’union de l’opposition face à Alassane Ouattara. 

Pour l’exilé en France depuis Juillet 2019, dont la candidature a été rejetée par la Conseil constitutionnelle pour raison d'absence sur la liste électorale après sa condamnation pour recel à 20 ans de prison, prendre part à la prochaine présidentielle, serait cautionné ce qu’il qualifie de "forfaiture".

« Maintenir cette élection, mesdames et messieurs, du 31 décembre 2020 n’a aucun sens, c’est une évidence. De même, participer à cette élection serait cautionné le coup d’État civil de monsieur Ouattara. », a déclaré l’ancien président de l’Assemblée Nationale et d’ajouter :  « C’est pourquoi, j’en appelle à une unité d’action de l’opposition pour stopper monsieur Ouattara dans sa folle aventure par tous les moyens légaux et légitimes. Je demande aux candidats, retenus ou non, spécifiquement au président Bédié, au président Gbagbo, au Premier ministre Affi N’Guessan, au ministre Amon-Tanoh, au ministre Mabri Toikeusse, de prendre ensemble nos responsabilités et de faire bloc. Il s’agira tous ensemble de saisir la Cédéao, l’Union africaine, l’Union européenne, l’ONU en vue d’obtenir des élections démocratiques transparentes et inclusives, comme ce fut le cas en 2010, et ceci sans préjudice. Ensemble, nous devons organiser la mobilisation de tout le peuple ivoirien depuis la campagne, les hameaux, les villages et les villes pour faire barrage au troisième mandat inconstitutionnel et interdit de monsieur Ouattara. ».

Une déclaration au vu des observateurs qui s'apparente à une pression de l’ancien chef rebelle sur le président du PDCI-RDA.

L'octogénaire se trouve désormais face à un dilemme, lui qui déclarait lundi dernier après la publication de la liste des candidats retenus ceci : 

« J’ai pris acte de la validation de ma candidature par le Conseil constitutionnel. Je dénonce cependant la validation de la candidature inconstitutionnelle de Monsieur Alassane Ouattara et l’exclusion arbitraire et antidémocratique de leaders politiques majeurs, notamment Laurent Gbagbo, Soro Guillaume, Mabri Toikeusse, Mamadou Koulibaly et Amon Tanoh Marcel. Nous devons demeurer en ordre de marche pour l’alternance démocratique en vue de la construction d’une Côte d’Ivoire réconciliée, unie et prospère. ».

Konan Bédié, qui, pour un bon nombre, joue pour lui seul, est désormais face aux tournants du jeu politique. Sera-t-il solidaire des candidats recalés ou affrontera –t-il le 31 octobre prochain celui qu’il qualifie de candidat Inconstitutionnel ?

Dans tous les cas, les regards sont d'ores et déjà tournés sur un PDCI qui souhaiterait rallier dans les urnes, les pro-Gbagbo et, dans une moindre mesure au regard du poids électoral, les pro-Soro.

Donatien Kautcha, Abidjan