Choguel Kokalla Maïga (ph)

Le Premier ministre de transition malien Choguel Kokalla Maïga a répondu au Danemark qui a justifié le déploiement d'une centaine d'hommes sur le territoire malien par une invitation claire de Bamako.

Pour les autorités maliennes, il n'est plus question de déployer une force quelconque dans le pays par procuration, c'est ce qu'a fait savoir le Premier ministre Choguel Maiga mardi.

« Personne ne viendra plus au Mali par procuration. Avant, ça se faisait. Aujourd'hui, c'est fini » a déclaré Choguel Kokalla Maïga à des journalistes à l'occasion d'une rencontre avec le président de la commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, à la tête d'une délégation.

« Si quelqu'un doit venir au Mali, on se met d'accord là-dessus », a insisté M. Maïga. "On a dit aux Danois : "si vous voulez venir au Mali, c'est un engagement entre Danois et Maliens", a-t-il ajouté. "Ils viennent pourquoi ? Est-ce qu'ils ne viennent pas préparer quelque chose contre notre pays ?", a-t-il dit. 

Cette sortie du Premier ministre intervient après l'arrivée récente d'une centaine de soldats danois s'inscrivant dans le cadre d'accords sur l'engagement du groupement européen de forces spéciales Takuba initié par la France.

Pour le Mali, le Danemark a manqué à l'obligation qu'il avait de conclure préalablement un accord bilatéral pour déployer ses soldats participant à Takuba.

La junte, sous sanctions de l'Union européenne et la CEDEAO a demandé lundi au Danemark de rappeler immédiatement ses forces spéciales. 

En réponse, le Danemark avait déclaré avoir reçu une invitation claire du Mali. 

Pour rappel, le Mali est depuis peu devenu un terrain de guerre froide entre les USA et la Russie, voire la Chine, suspectée de manœuvrer dans l'ombre de Moscou. Le Danemark, pays de l'Union Européenne, essentiellement vassale des USA entre autres via la dimension culturelle ou via l'OTAN, apparait comme une force qui dérange donc les ambitions du bloc Russo-Chinois.