Une vue de la primature, la tutelle administrative des districts autonomes (Ph) 

La joie de la nomination des vice-gouverneurs des districts autonomes de Côte d'Ivoire fait progressivement place à la désillusion et aux ennuis. 

En effet, nommés depuis le 28 septembre dernier par le chef de l'État, Alassane Ouattara, ces nouveaux hauts cadres des districts autonomes sont livrés à eux-mêmes malgré la promulgation de leur décret de nomination. 

Sans salaire, sans voiture de fonction encore moins les passeports de service, ces vice-gouverneurs broient véritablement le noir, eux qui croyaient que les choses iraient plus rapidement dans le sens de leur intégration dans les districts où ils ont été nommés. Ils vivent tous, ces nouveaux nommés, le même spleen. 

En réalité, depuis leurs nominations, ils sont confrontés à la lenteur administrative. Depuis près de deux mois après leurs nominations, les responsables administratifs financiers des différents districts autonomes ne peuvent faire leurs salaires parce que, selon une source auprès de l'Administration financière, leur décret de nomination ne leur est pas encore parvenu. 

« Nous ne pouvons rien faire pour eux parce que jusque-là, on n'a pas encore reçu le décret de nomination qui est une pièce comptable. Et nous sommes là à attendre. Tant que nous n'avons pas ce document à nous transmis, la situation ne peut changer. On comprend leur impatience mais agents comptables, nous suivons la procédure », a clarifié notre source. 

Interrogé, un des nouveaux nommés gardant l'anonymat dit être embêté par cette situation qui l'empêche d'effectuer un voyage à l'étranger parce que ne possédant pas de passeport de service qui est désormais le document admis pour leurs voyages hors de la Côte d'Ivoire.

 « C'est gênant tout ça. La lenteur administrative nous cause beaucoup d'ennuis. On comprend mal que depuis près deux mois après nos nominations, on est encore là à attendre que les différents ministères concernés acheminent notre décret de nomination dans les différents services concernés. C'est inadmissible et inacceptable », a pesté l'autorité sous le couvert de l'anonymat. 

L'État est ainsi interpellé par cette situation scabreuse que vivent les nouvelles autorités de la décentralisation.

Donatien Kautcha, Abidjan