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Côte d'Ivoire : Pr Sangaré, DG du CNRA, à propos de l'autosuffisance en riz : « En principe, on devrait y arriver dans maximum 5 ans »
 

Côte d'Ivoire : Pr Sangaré, DG du CNRA, à propos de l'autosuffisance en riz : « En principe, on devrait y arriver dans maximum 5 ans »

 
 
 
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© Koaci.com - vendredi 06 octobre 2023 - 19:46

Pr Sangaré ce vendredi à Abidjan


Le riz, principal aliment de la population ivoirienne avec une consommation de riz blanchi estimée à 2,4 millions de tonnes par an, est une denrée qui devient de plus en plus difficile d'accès pour les bourses faibles.


En dépit de son riche potentiel agricole, la Côte d'Ivoire continue d'être dépendante à hauteur de 60 % des importations pour ses besoins.


À l'occasion du Salon International de l'Agriculture et des Ressources Animales d'Abidjan (SARA), nous avons échangé avec le Professeur Abdourahamane Sangaré, directeur général du Centre National de Recherche Agronomique (CNRA) sur cette question de la dépendance du riz qui fragilise un tant soit peu la sécurité alimentaire du pays.


Pour le Directeur général du CNRA, il n'y a vraiment pas de quoi désespérer quant à la possibilité pour la Côte d'Ivoire d'être autosuffisante en matière de production du riz.

" Sur cette question, nous sommes tous d'accord que le potentiel existe, mais tout est une question de politique agricole. Depuis quelques années, des orientations sont prises et vous avez constaté qu'à un moment, on a même eu un ministère du riz. Cela veut dire qu'il y a déjà un engagement politique pour aller dans le sens de l'autonomie en matière de production de riz. Il y a un tissu qui existait avant qu'on entre dans cette nouvelle phase, et ce tissu, il faut le remplacer petit à petit", a-t-il expliqué.


Poursuivant, le D.G du CNRA a levé un coin de voile sur ce qui est présentement en train d'être fait pour créer toutes les conditions favorables à une production abondante du riz.

"Il est important de commencer déjà par la réhabilitation de la recherche. Et le rôle de la recherche en la matière, c'est de fournir autant que possible les semences de qualité à la base et faire en sorte que les semences fournies aux producteurs soient de qualité. Cela va, par ricochet, augmenter la production au niveau des champs. Ce n'est pas un processus qui arrive du jour au lendemain, cela prend du temps. Le schéma est en train de se mettre en place petit à petit. La courbe est en évolution et on espère que dans maximum cinq ans, nous allons atteindre un plateau qui nous permet d'être autosuffisante en matière de culture de riz ", a-t-il fait savoir.


 

Pour le Professeur Abdourahamane Sangaré, il ne faut pas seulement s'arrêter à la question du riz, car dit-il, c'est toute la politique agricole qu'il faut prendre en compte dans son entièreté.

"Tout est vraiment une question de politique agricole. Aujourd'hui, la tendance à laquelle on assiste, c'est que tous les voyants sont au vert. En principe, si on fait ce qu'on a promis de faire, on va y arriver dans 5 ans", s'est-il montré optimiste. 


S'agissant de la sécurité alimentaire en Côte d'Ivoire qui constitue aujourd'hui un réel défi, le Professeur Abdourahamane Sangaré a confié que la structure qu'il dirige a déjà fait, en amont, un travail de qualité qu'il faut simplement rentabiliser.

" Pendant 25 ans, le CNRA a travaillé pour produire près de 80 variétés d'espèces de culture vivrière et de cultures d'accompagnement. Dans la culture vivrière, on met non seulement les cultures de consommation courante comme le riz, le manioc, l'igname, la banane, etc. Il y a aussi le maraicher, les oléagineux, etc. Aujourd'hui, on a de disponible près de 80 variétés qui sont performantes et nous avons aussi un certain nombre d'itinéraires techniques qui nous permettent de faire en sorte que les potentiels de ces cultures soient exprimés au maximum.", a-t-il laissé entendre.


Il poursuit : " En dehors de cela, nous avons un dispositif d'accompagnement du milieu rural qui utilise dans certaines situations l'ANADER ( Agence Nationale de Développement Rural) pour pouvoir accompagner les producteurs et leurs systèmes de production. La majorité des cultures vivrières qui sont disponibles en Côte d'Ivoire, on a la capacité et on a eu la possibilité de les multiplier par 10 au minimum le potentiel des variétés traditionnelles. Cela veut donc dire que si aujourd'hui on investit dans la recherche, on peut non seulement multiplier la production par dix, mais on peut aussi diminuer les surfaces cultivées de dix. C'est une avancée en termes de sécurité alimentaire, mais aussi en termes de protection de l'environnement, parce qu'on diminue la pression sur les forêts et les surfaces cultivées", a-t-il confié.


Par ailleurs, face aux chocs internes et externes qui constituent de réelles menaces pour la sécurité alimentaire, le D.G du CNRA préconise un CNRA restructuré et davantage performant.

"Il faut un CNRA restructuré, le gouvernement a déjà pris des dispositions pour cela. Il y a eu un programme de restructuration de relance de la recherche agronomique qui a été adopté depuis 2018 et qui a été remis à jour depuis 2022. Il prévoit qu'il y ait un investissement sur l'équipement, les laboratoires et instituts de recherche, pour les mettre à un niveau où la recherche devienne la recherche d'excellence. Mieux, les mettre à un niveau d'excellence qui permette de faire face à tous les nouveaux défis auxquels fait face le pays en général", a-t-il proposé.


En plus de régler les problèmes de sécurité alimentaire, il milite pour un CNRA qui ait la possibilité de faire en sorte que la recherche se prenne en charge elle-même. Des dispositions qui, selon lui, ont déjà été prises par le gouvernement.


 

Wassimagnon




 
 
  Par Koaci
 
 
 
 
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