Dans les premières heures du 3 avril, le quartier Petit Bassam à Port Bouët a été le théâtre d'une tragédie sans précédent, marquée par un incendie dévastateur qui a emporté la vie de quatre jeunes enfants. Cet événement, bien que survenu dans l'obscurité, a projeté une lumière crue sur les risques électriques qui persistent dans nos communautés, mettant en exergue les failles de communication et les besoins en matière de sécurité.

Le déclencheur de ce drame fut un amorçage imprévu, résultant des tôles de baraques soulevées par des vents violents. Ces éléments, en contact avec les lignes électriques, ont provoqué leur rupture, initiant ainsi un incendie d'une ampleur inimaginable. Mais ce n'est là que le début de l'histoire. La situation a été exacerbée par l'explosion des bouteilles de gaz présentes dans ces habitations illégalement érigées, faisant office de catalyseur pour propager les flammes et transformer ce qui aurait pu être un incident mineur en véritable catastrophe.

Cet événement n'est pas survenu dans un vide. En effet, dès 2022, ces mêmes zones avaient été signalées aux autorités locales, mettant en lumière l'urgence des déguerpissements pour des raisons à la fois de sécurité publique et d'accessibilité aux équipes de maintenance. Malgré ces alertes, l'action nécessaire n'a pas été prise à temps, et le prix à payer a été tragiquement élevé.

La Ministre Belmonde, confrontée à l'ampleur de la tragédie, s'est rendue sur les lieux pour exhorter la Mairie à prendre ses responsabilités. Dans un geste d'urgence, il a été décidé de démolir les habitations illicites afin de permettre aux équipes de maintenance et de transport d'énergie d'accéder aux lignes endommagées. Cette décision, bien que difficile, est impérative pour la sécurité future de la communauté.

Mais l'impact de cet incident va au-delà des pertes immédiates. Il soulève des questions fondamentales sur la préparation aux urgences, la communication des risques et l'importance vitale de la sécurité électrique dans nos communautés. Les prochaines 48 heures seront cruciales, non seulement pour l'avancement des travaux de réparation, mais aussi pour l'information et le soutien aux résidents mécontents des zones touchées.

Enfin, l'incendie de Port Bouët est un rappel brutal de la nécessité d'une action concertée pour prévenir de telles tragédies à l'avenir. Il met en évidence les lacunes dans nos systèmes de sécurité et appelle à une réponse immédiate et proactive pour assurer la sécurité de tous.

Jean Chresus, Abidjan