Cameroun : À Campo, des riverains de la plantation Camvert dénoncent la violation de leurs droits
Dans le sud du Cameroun, les communautés du canton Mvae-Mabi ont élevé une vive protestation contre la société Camvert, accusant l'entreprise de bafouer systématiquement leurs droits et de compromettre leur environnement et leurs moyens de subsistance.
Le 20 novembre dernier, ces communautés ont adressé une pétition formelle au sous-préfet de l'arrondissement de Campo, détaillant une série de griefs contre Camvert et deux autres sociétés forestières, Boiscam et Sofoni.
Les communautés locales dénoncent une multitude de manquements, notamment la violation répétée de leurs droits, le non-respect des obligations contractuelles, l'absence de mise en œuvre du Plan de Travail Annuel (PTA) pour 2023, l'inexistence du PTA pour 2024, des pratiques de trafic d'influence auprès des autorités traditionnelles, une gestion irresponsable des accidents du travail et une dégradation significative de l'écosystème local.
Sylvie Michele Ongbassomben de Greenpeace Afrique résume amèrement la situation : "L'arrivée de Camvert, initialement perçue comme une opportunité de développement local, s'est rapidement transformée en cauchemar, devenant une source de misère et de pauvreté continue pour les communautés."
Installée à Campo depuis 2019, Camvert a obtenu en mars 2022 une concession provisoire de plus de 40 000 hectares dans des conditions jugées peu transparentes. L'entreprise est accusée de ne pas s'acquitter de la redevance foncière, contrevenant à la réglementation qui prévoit une répartition entre l'État, la commune et la collectivité villageoise.
Majesté Abel Mvondo Medjo, chef traditionnel, souligne l'urgence de rétablir un dialogue : "Depuis deux ans, la communication est pratiquement inexistante. Un cadre de concertation régulier doit être créé, avec des réunions trimestrielles pour discuter de l'avancement des engagements."
La pétition demande instamment la révision des conditions de collaboration, la création d'une plateforme d'échanges entre toutes les parties prenantes et la protection des droits et intérêts des communautés riveraines. Les populations locales, dont la survie dépend essentiellement de la forêt, observent avec inquiétude la destruction de leur espace vital, qui a déjà entraîné des intrusions d'animaux dans leurs zones d'habitation.
Greenpeace interpelle désormais le gouvernement et les autorités administratives, les sommant de protéger non seulement les investissements, mais aussi et surtout les droits fondamentaux des communautés locales.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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