

Côte d'Ivoire : Man, le corps sans vie d'un homme retrouvé sous un hangar, mystère autour de la mort d'un ivrogne
Man
Ce vendredi 7 février, les habitants du quartier entourant le marché Cacasport, un lieu tristement célèbre pour son ambiance animée et ses multiples commerces, ont été secoués par une découverte macabre.
Un corps sans vie a été retrouvé sous un petit hangar de fortune, aménagé à la hâte et servant d’abri à un homme connu de tous sous le nom de Mawa Traoré. Ce surnom, qui évoque immédiatement la célèbre chanteuse ivoirienne révélée dans les années 2000 avec son tube Konon, a toujours suscité une certaine perplexité parmi les habitants du quartier.
Pourquoi cet homme, dont la vie était si éloignée du monde de la musique et de la gloire, portait-il ce nom qui semblait lui coller à la peau comme une ironie du destin ? La question reste sans réponse, mais ce qui est certain, c’est que la mort de Mawa Traoré a laissé un vide palpable dans ce quartier populaire où il était une figure à la fois familière et énigmatique.
Mawa Traoré, de son vrai nom inconnu de la plupart, était un personnage bien connu des habitués du marché Cacasport et des alentours. Il était souvent décrit comme un ivrogne invétéré, un homme dont la vie semblait tourner autour du koutoukou, cet alcool local puissant et bon marché, et des bars de fortune qui parsèment le quartier.
Les gérants de ces établissements le connaissaient bien, lui qui passait ses journées et ses nuits à siroter des verres de cet alcool brûlant, souvent jusqu’à l’ivresse la plus totale. Les soirs, après avoir ingurgité des quantités impressionnantes de koutoukou, il regagnait son abri de fortune, un petit hangar situé au cœur du marché Cacasport, où il dormait tant bien que mal, souvent titubant et à peine conscient.
Pourtant, ces dernières semaines, les habitués des bars et des lieux de convivialité du quartier avaient remarqué son absence. Mawa Traoré, autrefois omniprésent dans les rues et les débits de boissons, semblait avoir disparu de la circulation. Ceux qui l’ont croisé récemment ont raconté qu’il était visiblement affaibli, marqué par les ravages de l’alcool et d’un mal mystérieux qui le rongeait peu à peu.
Très amaigri, il avait du mal à marcher et semblait lutter contre une maladie qui le clouait souvent sur sa natte, dans son hangar de fortune. Les habitants du quartier, bien qu’habitués à ses excès, ont commencé à s’inquiéter pour lui, se demandant ce qu’il était advenu de cet homme qui, malgré ses défauts, faisait partie du paysage local.
La nouvelle de sa mort, survenue ce vendredi 7 février, a donc été un choc pour beaucoup.
Selon nos informations, Mawa Traoré a été retrouvé sans vie sous son hangar, probablement victime de la maladie qui le rongeait depuis plusieurs semaines. La nouvelle s’est rapidement répandue dans le quartier, suscitant un attroupement de curieux et de badauds venus constater la triste fin de cet homme qui, malgré ses travers, avait marqué les esprits.
Les autorités sanitaires et sécuritaires, informées du drame, se sont rapidement déployées sur les lieux pour procéder aux constatations d’usage et ouvrir une enquête, bien que les circonstances de sa mort ne semblent pas suspectes. Après les formalités, le corps de Mawa Traoré a été emporté par les services des pompes funèbres, mettant un point final à une vie marquée par la précarité et l’addiction.
La mort de Mawa Traoré a suscité des réactions contrastées parmi les habitants du quartier. Pour certains, il était avant tout un exemple des ravages de l’alcool et de la pauvreté, un homme dont la vie avait été gâchée par ses propres choix et par les conditions difficiles dans lesquelles il vivait. Pour d’autres, il était une figure attachante, un personnage haut en couleur qui, malgré ses défauts, avait réussi à se faire une place dans le cœur des habitants du quartier. Beaucoup se souviennent de lui comme d’un homme qui, malgré sa condition, avait toujours un mot pour rigoler ou pour saluer ceux qu’il croisait dans les rues.
Mais au-delà des anecdotes et des souvenirs, la mort de Mawa Traoré pose des questions plus profondes sur la société dans laquelle nous vivons. Comment un homme peut-il en arriver à une telle situation de précarité et d’isolement ? Quels sont les mécanismes qui poussent des individus à sombrer dans l’alcoolisme et la marginalité, sans que personne ne semble capable de les aider ? Ces questions, bien que difficiles, méritent d’être posées, car elles reflètent les réalités sociales et économiques auxquelles sont confrontées de nombreuses communautés en Côte d’Ivoire et ailleurs.
En attendant, le marché Cacasport, ce lieu animé et bruyant où Mawa Traoré a passé les dernières années de sa vie, continue de vivre au rythme de ses commerces et de ses habitants. Mais pour ceux qui l’ont connu, son absence se fera sentir, comme un rappel poignant de la fragilité de la vie et des destins brisés qui peuplent les rues de nos villes. Mawa Traoré, l’ivrogne au surnom emprunté, repose désormais en paix, loin des bars et des hangars où il a passé tant de nuits solitaires.
Sa mort, bien que triste, est peut-être aussi une libération, une fin à une existence marquée par la souffrance et la solitude. Que son histoire serve de leçon et de rappel : derrière chaque visage dans la rue, il y a une histoire, souvent complexe et douloureuse, qui mérite d’être entendue.
Jean Chresus, Abidjan

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