un blessé à Cosrou (Ph Koaci)

Ce samedi 8 février, le village de Cosrou a été le théâtre de violents affrontements entre des manifestants réclamant la destitution du chef Djama Djama Albert et des partisans de ce dernier.

Les tensions, qui couvaient depuis plusieurs semaines, ont éclaté au grand jour, faisant une dizaine de blessés, dont un cas grave évacué en urgence à l’hôpital général de Dabou. Cet épisode violent survient seulement deux jours après le message de paix et de cohésion sociale délivré par la ministre Belmonde Mys Dogo, lors du lancement du Marathon de la cohésion sociale à Dabou. Un message qui semble n’avoir eu que peu d’effet sur le terrain.

Les manifestants, excédés par ce qu’ils qualifient de « comportement associal » du chef Djama Djama Albert, ont décidé de passer à l’action.

Selon Adangba Joseph, porte-parole des patriarches du village, le chef aurait pris des décisions impopulaires, allant jusqu’à engager des poursuites judiciaires contre ceux qui osent le contredire.

« Nous lui avons maintes fois signifié qu’il ne représentait plus nos intérêts. Aujourd’hui, après plusieurs tentatives infructueuses de médiation, nous avons décidé de nous séparer de lui. Il n’est plus notre chef », a-t-il déclaré, ajoutant que le chef aurait même privé la population d’eau courante.

Ce jour, un groupe de manifestants, brandissant des pancartes hostiles à Djama Djama Albert, a investi la rue principale du village pour une marche pacifique. Cependant, leur tentative d’accéder à la place publique, près de la résidence du chef, a tourné au vinaigre. Des jeunes armés de gourdins, de machettes et d’autres armes blanches, partisans du chef, ont surgi et attaqué les manifestants avec une violence inouïe.

Jets de pierres, coups de machettes et de gourdins ont plongé la scène dans le chaos. Plusieurs blessés ont été enregistrés, dont quatre cas graves. Parmi eux, Agnimel Mélèdje Guy Stéphane, qui a eu la jambe gauche fracturée, a été évacué d’urgence à l’hôpital de Dabou.

Cependant, un nouveau chef a été désigné par les manifestants : Dapré Yao Georges, originaire du même quartier que Djama Djama Albert. Ce dernier, absent du village au moment des faits, n’a pas pu être joint pour commenter la situation. Son quartier, jugé inaccessible, est désormais sous haute tension.

Cet épisode met en lumière les fractures profondes qui traversent la communauté de Cosrou, malgré les appels répétés à la paix et à la cohésion sociale. Les autorités locales et nationales devront désormais redoubler d’efforts pour apaiser les tensions et éviter que de tels incidents ne se reproduisent.

Jean Chresus, Abidjan