

Côte d'Ivoire : Gbagbo dénonce les restrictions et les condamnations politiques lors de son meeting à Marcory
Le samedi 8 février 2025, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, leader du Parti des Peuples Africains - Côte d’Ivoire (PPA-CI), a animé un meeting politique au stade de Marcory Résidentielle, comme sur place constaté par KOACI.
Frappé d'inéligibilité, cinéma ou pas, l'ancien Président a dénoncé les obstacles rencontrés par son parti dans l’organisation de ce rassemblement, ainsi que les pratiques politiques qu’il juge répressives et injustes.
Gbagbo a révélé que les autorités lui avaient refusé l’accès à deux lieux pour la tenue de son meeting : le Parc des Sports et le stade Robert Champroux de Marcory.
« Dès que tu exprimes une idée contraire à celle des détenteurs provisoires du pouvoir, on te convoque à la police, on te conduit au tribunal. Le procureur fait un discours pour demander une peine de prison à vie ou 20 ans. Nous sommes tous condamnés à 20 ans ! Ici, en Côte d’Ivoire, c’est le pays des condamnations de 20 ans. On est condamné à 20 ans et pourtant on se promène. C'est quoi tout ça ? C'est quelle vie ça ? », a-t-il lancé, dénonçant ce qu’il considère comme une justice partiale et une répression systématique des voix dissidentes.
L’ancien chef de l’État a également évoqué le cas de plusieurs jeunes militants, dont Damana Pickass, Koua Justin et Gala Kolebi, qui sont actuellement poursuivis en justice pour leurs opinions politiques.
« Je soutiens tous ces jeunes qui sont traînés devant les tribunaux parce que ce ne sont pas des délinquants ni des voleurs. Ils sont persécutés simplement parce qu’ils pensent différemment du pouvoir en place », a-t-il affirmé, appelant à la solidarité envers ces militants.
Sur la question de la double nationalité, Gbagbo a tenu des propos sans équivoque, sans faire allusion allusion à Thiam Tidjane, président du PDCI-RDA.
« On ne peut pas jouer à être un peu Ivoirien, un peu Français, un peu Danois. On est où on n’est pas. Ça, il faut que ce soit clair », a-t-il déclaré, réaffirmant son attachement à une identité nationale unique et sans compromis.
Il a rappelé son propre refus de la nationalité française, malgré les propositions qui lui avaient été faites lors de son exil en France. « Moi, je suis resté longtemps en France, mais je n’ai jamais voté. Cela ne m’a jamais tenté, même lorsque j’y étais pour demander le droit d’asile parce que j’étais maltraité ici », a-t-il expliqué, soulignant son refus de toute solution de facilité.
L'ancien prisonnier de la cour pénale internationale (CPI) a également abordé la question de la dette publique, qu’il qualifie de « Digba Dette », un terme qu’il a popularisé lors de précédents discours. « J'ai parlé de la "Digba Dette" à Adjamé, et il y a une personne qui est venue à la télé dire que je ne dois pas parler comme ça. Je veux dire à cette personne que moi, Laurent Gbagbo, j'ai étudié le latin et le grec. J'ai étudié le vocabulaire français, mais j'ai décidé de parler comme mon peuple. Et c'est parce que je parle comme mon peuple, que je suis moi et que eux, qui ne parlent pas comme le peuple, sont eux », a-t-il affirmé, réaffirmant son engagement à rester proche des préoccupations des Ivoiriens ordinaires.
Enfin, le natif de Mama a rappelé les événements de 2010, lorsqu’il avait été arrêté et envoyé à La Haye pour être jugé par la Cour pénale internationale (CPI).
« En 2010, ceux qui ont voulu me vitrifier portent aujourd'hui des bracelets électroniques, pendant que moi je suis en liberté et anime un meeting à Marcory », a-t-il déclaré, faisant référence à ses anciens adversaires politiques qui sont aujourd’hui sous surveillance judiciaire.
Ce meeting à Marcory s’inscrit dans une série de rassemblements organisés par le PPA-CI en vue des prochaines élections.
À travers son discours, Laurent Gbagbo a réaffirmé sa détermination à continuer le combat politique, tout en dénonçant ce qu’il perçoit comme une instrumentalisation de la justice et une restriction des libertés fondamentales en Côte d’Ivoire.
Situation de 2020 qui se dessine pour lui, son appel à la mobilisation et à la résistance face à ce qu’il qualifie de « régime répressif » a trouvé un écho favorable parmi ses partisans, qui, même si affaibli avec la perte des moyens de son temps au pouvoir, voient encore en lui, au grand dam d'autres, dans l'ombre, qui aimeraent emerger, une figure incontournable de l’opposition ivoirienne.
Jean Chresus, Abidjan

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