Les responsables de La Sentinelle devant la presse (Ph KOACI)

La Sentinelle, regroupement international en faveur des droits humains, a été officiellement présentée à Abidjan Cocody Palm Club. Composée de quatre organisations, cette plate-forme ambitionne de surveiller et de faciliter le dialogue dans un contexte national de plus en plus tendu à l’approche des présidentielles de 2025.

Sous le thème « Ne serions-nous pas tous responsables ? », la conférence de lancement a été marquée par l'intervention de Me Roseline Aka Seripka, avocate dans le groupe juridique du RHDP, mais aussi militante de longue date en faveur des droits humains.

Elle a souligné que la situation sociopolitique du pays nécessite une réflexion profonde de chaque citoyen, institution et dirigeant. Selon elle, le cycle de crises électorales en Côte d’Ivoire ne pourra être résolu qu’à travers un véritable dialogue à l’échelle nationale, loin des positions partiales et des besoins politiques immédiats.

Me Aka Seripka, connue pour avoir défendu notamment Amadé Ouremi, a affirmé que les préoccupations soulevées par les partis d’opposition concernant la transparence du processus électoral sont légitimes et ne doivent pas être ignorées. En conséquence, elle préconise de reporter les élections présidentielles, estimant que la date officiellement fixée est une construction humaine, adaptable au service de la paix. "Nous devons donner plus d'importance à la médiation, à la discussion. Il ne faut pas compromettre l'avenir d'un peuple entier pour respecter un calendrier politique inflexible", a-t-elle déclaré.

En dépit des critiques, La Sentinelle affirme son indépendance et nie être contrôlée par un quelconque camp politique. Elle revendique son objectif de créer des liens entre les différentes forces du pays pour éviter une nouvelle flambée de violence. Pour cette coalition, la prévention des conflits repose d’abord sur la reconnaissance mutuelle, une justice équitable et le respect des droits fondamentaux.

La Côte d'Ivoire se trouve actuellement à une bifurcation. À moins de cinq mois de l'élection présidentielle, les tensions sont évidentes et les positions très marquées. La Sentinelle aspire à être un acteur neutre, porteur d'une voix citoyenne exigeante, prête à solliciter tous les camps pour préserver l'espoir d'un avenir commun pacifique.

Jean Chresus, Abidjan