Yapo ce vendredi à Abidjan

Le bras de fer entre Valérie Yapo et la direction actuelle du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) connaît un nouveau rebondissement. Au lendemain d’une décision de justice qu’elle estime favorable, cette cadre du bureau politique du parti ne baisse pas la garde. Mieux, elle appelle à la tenue d’un nouveau congrès pour désigner, dans la transparence, le candidat du parti à l’élection présidentielle de 2025.

« Pour éviter une grande humiliation, ils ont démissionné. C’est donc une grande victoire pour moi, Yapo Valérie », a déclaré l’ancienne députée ce vendredi, au lendemain du verdict rendu par le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau dans l’affaire qui l’oppose au président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam, et à la direction du parti. Selon elle, le tribunal a annulé certaines décisions du congrès ayant porté Thiam à la tête de la formation politique, ce qu’elle considère comme une reconnaissance implicite des irrégularités qu’elle dénonçait depuis.

Mais pour Valérie Yapo, cette victoire judiciaire ne marque pas la fin du combat. Bien au contraire.

« Je vais déployer le plan, même si, avec mon avocat, ce combat a pris fin avec ce verdict », a-t-elle annoncé, avant de dévoiler la prochaine étape : une action en justice au pénal contre Tidjane Thiam, écarté de la présidentielle après sa radiation de la liste électorale.

Alors que Guikahué dénonçait récemment une "gestion opaque", elle accuse Thiam d’avoir utilisé « la subvention de l’État depuis son élection illégale à la tête du PDCI » à des fins personnelles.

La militante affirme également qu’elle poursuivra certains internautes qu’elle accuse de diffamation à son encontre.

« Là, je vais commencer par une femme », a-t-elle prévenu, sans révéler l’identité de la personne visée, mais qui, selon elle, doit se reconnaître.

Sur le plan politique, Valérie Yapo se positionne désormais comme une figure de l’opposition interne au sein du vieux parti. Se réclamant de l’héritage des anciens présidents Félix Houphouët-Boigny et Henri Konan Bédié, elle appelle à un retour aux principes fondamentaux du PDCI-RDA que sont le dialogue, la justice et le respect des textes.

« Le président Houphouët nous a légué un parti de dialogue, de justice et de paix. Le président Bédié nous a transmis la rigueur dans le respect des textes et l’engagement pour la Côte d’Ivoire. Nous leur devons de continuer leur œuvre », a-t-elle affirmé.

Sa principale exigence porte sur la convocation d’un nouveau congrès du parti, dans les plus brefs délais, afin de permettre aux militants de désigner eux-mêmes, et de façon démocratique, leur candidat à la présidentielle de 2025. Une initiative qui, si elle voit le jour, pourrait bouleverser l’agenda politique du PDCI-RDA et créer une nouvelle dynamique interne à quelques mois de l’échéance électorale. Elle y tient particulièrement, puisque selon son conseil, Me Bokola Alain, « ce procès a montré la fébrilité du candidat du PDCI-RDA ».

En attendant, Valérie Yapo promet de ne pas céder à la pression.

« Nous le ferons. Non par nostalgie, mais par devoir envers notre peuple », a-t-elle déclaré en conclusion de son adresse, en lançant : « Vive le PDCI-RDA ! Vive la démocratie interne dans notre parti ! Vive la Côte d’Ivoire, forte d’une nouvelle espérance avec le PDCI-RDA ! »

Révélant qu’elle a la bénédiction du président Bédié, qu’elle considère comme un père pour l’avoir longtemps côtoyé, Valérie Yapo entend désormais peser dans les décisions politiques au sein de son parti, quitte à ébranler l’ordre établi au sein du plus vieux parti de Côte d’Ivoire.

Wassimagnon