

Côte d'Ivoire : Face à leur traitement qu'ils jugent d'inéquitable, les conseillers municipaux élèvent la voix
Les conseillers municipaux (Ph Koaci)
En Côte d’Ivoire, les disparités entre les différents rôles d’élus se font de plus en plus évidentes, et les conseillers municipaux, épuisés par leur situation, dénoncent une marginalisation qu’ils considèrent comme injuste et inadmissible.
Réunis sous l’Union Nationale des Conseillers Municipaux de Côte d’Ivoire (UNACOM-CI), ils ont critiqué à travers un communiqué parvenu à Koaci, les privilèges accordés à d’autres élus, en particulier les députés, alors qu’eux-mêmes peinent à obtenir une reconnaissance minimale pour leur engagement quotidien.
Les faits sont clairs selon eux: les députés bénéficient d’une indemnité mensuelle de plus de trois millions de francs CFA, de primes trimestrielles et d’installation, d’une couverture santé complète, d’exonérations fiscales et d’une pension confortable. En revanche, les conseillers municipaux, pourtant au plus près des préoccupations des citoyens, doivent se contenter d’une indemnité de transport modeste de 40 000 F CFA par an, soit environ 3 330 F CFA par mois, ce qui est considéré comme dégradant, notamment face aux demandes constantes auxquelles ils doivent répondre sur le terrain.
Ce déséquilibre est d’autant plus déroutant que la base légale de cette indemnité a été abrogée depuis 2012. La loi N°80-1180 du 17 octobre 1980, autrefois en vigueur, a été annulée par la loi N°2012-1128 du 13 décembre 2012. Toutefois, selon l’UNACOM-CI, le décret d’application de cette nouvelle loi n’a jamais été édicté, laissant les conseillers municipaux dans une impasse juridique et administrative. Les primes de 10 000 F CFA données après chaque réunion du conseil municipal n’ont donc, jusqu’à présent, aucune base légale.
Cette absence d’un cadre clair et juste, conjuguée au manque de ressources, devient insoutenable pour ces élus de proximité, considérés comme des acteurs essentiels du développement local.
Méy Kelassar, président de l’UNACOM-CI, a exhorté les autorités à assumer leurs responsabilités en instaurant promptement un dialogue sincère avec le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité. L’objectif : appliquer enfin la loi de 2012 en adoptant son décret d’application et réévaluer le statut des conseillers municipaux, en adéquation avec les exigences de leur mission.
Enfin, les conseillers municipaux soulignent qu’ils ne réclament pas de privilèges, mais simplement le respect de leur rôle dans l’organisation institutionnelle du pays.
Jean Chresus, Abidjan

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