

Côte d'Ivoire : Bogouiné sous le choc, un éducateur retrouvé mort, ses fils au cœur des soupçons
Découverte du corps sans vie du fondateur (Ph Koaci)
Le calme habituel de Bogouiné, localité nichée dans le département de Man, a été violemment rompu le vendredi 13 juin 2025 par une découverte aussi troublante que tragique.
Le corps en décomposition avancée de Mainkeu Jonas, fondateur d’un collège privé et figure respectée du milieu éducatif, a été retrouvé dans l’enceinte même de son établissement. Les circonstances entourant ce décès laissent présager un drame familial d’une violence inouïe.


Âgé de 63 ans, l’homme n’avait plus donné signe de vie depuis le mardi 10 juin. Ce jour-là, il s’était rendu au collège en compagnie de deux jeunes hommes identifiés comme M. Z. É. et K. B., dans le cadre d’une visite liée à un projet de vente de l’établissement. Selon le récit de M. Z. É., présenté comme son fils, il aurait quitté les lieux en fin de matinée à la demande de son père pour aller chercher de quoi manger. Il affirme ensuite avoir passé une partie de l’après-midi à assister à un match de football. Il ne reverra plus jamais son père vivant.
K. B., également sur place ce jour-là, a livré un témoignage tout aussi flou. Il prétend avoir accompagné le sexagénaire jusqu’à un point de transport, sans toutefois le voir monter à bord d’un véhicule. C’est aussi lui qui aurait affirmé à M. Z. É. que leur père était retourné à Man. Une version sans preuve, qui a rapidement éveillé les soupçons des autorités.
Les gendarmes de la brigade de Logoualé ont été saisis de l’affaire et, face aux incohérences manifestes dans les versions fournies par les deux jeunes hommes – tous deux présentés comme les fils de la victime –, ils ont été interpellés pour nécessité d’enquête. Une source proche du dossier évoque ouvertement la possibilité d’un parricide, hypothèse désormais prise très au sérieux par les enquêteurs.
L’examen médical effectué par l’infirmier-major Biahuo Serge, a confirmé l’horreur : le corps de Mainkeu Jonas présentait de multiples traumatismes crâniens et une entaille profonde au niveau du cou, infligée par une arme blanche. Les signes de putréfaction indiquent que la mort serait survenue plusieurs jours avant la découverte.
Sur instruction du parquet, la dépouille a été transférée à l’IVOSEP de Man en vue d’une autopsie approfondie. En attendant les résultats, la population de Bogouiné est sous le choc.
Dans cette communauté attachée aux valeurs familiales et au respect des aînés, l’idée qu’un père ait pu être victime de ses propres enfants suscite une vive indignation. Le nom de Mainkeu Jonas, autrefois associé à l’éducation et au progrès, plane désormais sur une affaire aussi glaçante que déroutante.
Jean Chresus, Abidjan

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