Les présumés malfrats

À Abobo-N’dotré, les bandits n’ont pas eu le temps de s’installer. À peine le gang « Abron » démantelé en mai dernier, deux nouvelles bandes baptisées « Poki » et « Choco » tentaient déjà de s’imposer.

Tout est parti d’une violente altercation survenue dans le quartier Colatier, le mercredi 18 juin 2025, aux alentours de 18 heures. Deux groupes de jeunes armés de machettes se livrent à un affrontement en pleine rue, semant la panique parmi les habitants. Certains passants sont dépouillés, d’autres fuient à toutes jambes. L’intervention rapide de la police permet de mettre la main sur deux jeunes suspects : S. Y., alias Djaba, 23 ans, électricien autoproclamé, et S. A., alias Amo, 19 ans, prétendument couturier. Tous deux sont identifiés comme membres du gang « Choco ».

Interrogés au commissariat, ils révèlent que leur sortie musclée était en réalité une opération de représailles. Leur commanditaire, un certain D., connu sous le nom de « Choco », les aurait envoyés pour venger une agression présumée perpétrée par le gang adverse, celui de « Poki ». Drogue volée, comprimés “Khadafi” subtilisés, vengeance à la machette… le décor d’une guerre de territoire était planté.

Très vite, les enquêteurs mettent la main sur les rivaux désignés. D. A., alias Poki, 22 ans, présenté comme le chef de sa bande, est interpellé à N’dotré, de même que K. A., alias Logros, 21 ans, propriétaire d’un kiosque à café devenu le quartier général du gang. Lors de l’arrestation, deux machettes et plusieurs gris-gris sont saisis.

La confrontation entre les deux groupes se déroule sous haute tension. Accusations croisées, aveux partiels, blessures… La violence de leur conflit se confirme. Logros, pourtant bardé de gris-gris, n’a pas échappé aux coups et présente une blessure à la cuisse. Djaba, quant à lui, sous l’effet de drogues, a été retrouvé en pleine crise convulsive, nécessitant une intervention immédiate des policiers.

Face aux multiples plaintes des habitants et au climat d’insécurité réinstauré par ces bandes, les six suspects ont été conduits au parquet d’Abobo. L’affaire est désormais entre les mains de la justice.

Une chose est certaine : après avoir neutralisé le gang « Abron », les forces de l’ordre d’Abobo-N’dotré ne laissent aucun répit aux candidats à la relève. Le message semble clair : les gangs n’ont plus droit de cité.

Jean Chresus, Abidjan