Amadou Koné ce jeudi à Abidjan

Face à l’augmentation alarmante des accidents de la route, le ministre des Transports, Amadou Koné, a présidé ce mercredi la première réunion de l’année 2025 de la Commission nationale de sécurité routière (CNSR). Objectif : remettre en mouvement la machine institutionnelle, raviver l’engagement des parties prenantes et faire basculer la politique nationale de sécurité routière d’une approche réactive à une démarche résolument proactive.

Les données révélées en séance sont sans appel. En 2024, les accidents de la circulation ont connu une hausse de 8 %, les décès ont augmenté de 14 %, et les blessés de 17 %. Et pour le premier semestre 2025, la tendance s’aggrave encore.

Les plus touchés ? Les usagers vulnérables : piétons, conducteurs de motos, passagers de transport en commun. Ensemble, ils représentent 90 % des victimes.

« On ne peut plus se contenter de compter les morts. Il faut agir en amont », a martelé Amadou Koné, dénonçant un manque de coordination, l’insuffisance de données fiables, et la lenteur dans la mise en œuvre des décisions.

Tenue au 21ᵉ étage de l’immeuble Postel 2001, la rencontre a réuni les représentants des ministères clés (Intérieur, Défense, Équipement, Santé, Finances), les forces de l’ordre, les opérateurs techniques comme Huawei, Quipux, l’OSER, ainsi que les directions techniques du ministère des Transports.

La réunion visait trois objectifs clairs, renforcer la coordination interinstitutionnelle, réévaluer les outils disponibles et tracer les prochaines étapes d’un changement durable. 

Le ministre a insisté sur l’importance d’un système de sécurité routière intégré, où tous les piliers sont traités en synergie : infrastructures, réglementation, équipements, formation, sensibilisation et prise en charge post-accident.

Adoptée en 2021, la Stratégie nationale de sécurité routière prévoit une réduction de 25 % des accidents d’ici 2025 et de 50 % à l’horizon 2030. Mais malgré des débuts encourageants, le rythme de mise en œuvre s’est essoufflé.

« Il ne suffit pas d’avoir des textes. Il faut s’assurer qu’ils soient appliqués sur le terrain », a rappelé Amadou Koné, soulignant la nécessité de réunions régulières et d’évaluations rigoureuses.

La réunion a été marquée par la proposition de solutions innovantes, notamment, la création d’un Registre national des infractions routières, un outil centralisé de suivi des contrevenants, le développement d’une application mobile ou d’une fiche standardisée pour enregistrer, sur les lieux d’un accident, les circonstances, la géolocalisation et les véhicules impliqués et l'élargissement du Système de Transport Intelligent (STI) à d’autres villes : caméras de vidéo-verbalisation, radars mobiles, plateformes de suivi et d’alerte.

Le ministère prévoit un séminaire national sur la sécurité routière du 4 au 6 juillet 2025 à Yamoussoukro, réunissant préfets, directions régionales, transporteurs et forces de sécurité. Ce rendez-vous doit permettre de décliner la stratégie nationale en actions concrètes et localisées.

Par ailleurs, la prochaine réunion de la CNSR sera annoncée dans les semaines à venir, avec pour priorité la mise en mission des administrations concernées et l’activation des comités locaux de sécurité routière.

Le ministre a conclu son intervention par un appel à la responsabilité collective.

« Il est temps que chacun prenne sa part dans la prévention routière. La sécurité routière ne se décrète pas. Elle se construit, elle s’anticipe. »

Il faut retenir que, il y' a plus de 14 % de décès sur les routes en 2024, un registre national des infractions en préparation, un séminaire stratégique à Yamoussoukro prévu du 4 au 6 juillet et la ommission nationale de sécurité routière (CNSR) relancée après des mois d’inactivité.

La relance de la CNSR marque un tournant. Elle traduit la volonté politique de ne plus subir les drames de la route mais d’agir, de manière structurée, moderne et coordonnée. Car sur les routes de Côte d’Ivoire, chaque vie compte.

Wassimagnon