Côte d'Ivoire: l'ACAT-CI mobilise autour de la protection des défenseurs des droits humains
À l’occasion de la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, l'Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture de Côte d'Ivoire (ACAT-CI) a organisé une série d’activités visant à renforcer la protection des défenseurs des droits humains (DDH) et à alerter sur les cas de violations dont ils sont victimes. L’événement s’est tenu le jeudi 26 juin 2025, au siège de Caritas Côte d’Ivoire, à Cocody Angré 7ème Tranche.
La journée a été ponctuée par la restitution du projet DDH ainsi que la présentation du rapport sur la situation des défenseurs des droits humains en Côte d’Ivoire. Ces deux temps forts ont permis de dresser un état des lieux et de formuler des recommandations pour un meilleur encadrement légal et institutionnel de ces acteurs clés dans la lutte contre la torture et les violations des droits humains.
Avant ces restitutions, deux exposés ont ouvert les échanges. Le premier, présenté par M. Angaman Paul, président de l’ObsLID, portait sur le thème : « Défenseurs des droits humains : sentinelles contre la torture ».
Il a souligné les progrès réalisés par la Côte d’Ivoire dans ce domaine, tout en mettant en lumière les défis persistants.
Le second exposé, animé par M. Koffi Yao Trésor, magistrat et sous-directeur à la Direction des Droits de l’Homme au ministère de la Justice, a traité de l’efficacité des mécanismes de prise en charge des DDH et de réparation des victimes de torture en Côte d’Ivoire.
La présentation du rapport du projet DDH, par Mme Tanoh, coordinatrice dudit projet, a permis de mettre en lumière les nombreuses atteintes subies par les défenseurs des droits humains.
Elle a plaidé pour une meilleure prise en charge de leurs droits, une appropriation des textes existants par les DDH eux-mêmes, ainsi qu’un effort des autorités pour adapter et renforcer les cadres juridiques en leur faveur.
Le projet a mené plusieurs actions concrètes, notamment :
Des entretiens avec trois organisations de la société civile (OSC) ; des consultations avec trois défenseurs des droits humains ; des actions de plaidoyer auprès de quatre autorités nationales et diplomatiques ; une séance de travail avec des DDH pour la rédaction du projet ; un atelier de renforcement des capacités des OSC et enfin, la restitution du projet.
Si les témoignages ont rappelé les heures sombres de la crise post-électorale avec des cas documentés de torture ayant parfois conduit à la mort, les intervenants ont également souligné les progrès réalisés.
Selon M. Angaman, « la Côte d’Ivoire connaît des avancées notables en matière de lutte contre la torture et les mauvais traitements ». Il a notamment cité la loi 2015-134 du 9 mars 2015, qui modifie la loi n°81-640 du 31 juillet 1981, et qui définit et criminalise désormais clairement la torture sous toutes ses formes.
Cependant, des préoccupations subsistent, notamment dans les milieux carcéraux, où les conditions de détention restent alarmantes et les signes de mauvais traitements sont encore visibles.
À travers cette initiative, l’ACAT-CI réaffirme son engagement en faveur des victimes de torture et appelle les autorités ivoiriennes à renforcer davantage la protection juridique et physique des défenseurs des droits humains.
Jean Chresus, Abidjan
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