Olusegun Obasanjo, lors de son discours (ph)

L'ancien Président nigérian, Olusegun Obasanjo, a exhorté les dirigeants de la Communauté Économiques des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) à repenser la gestion des crises, dont des changements anticonstitutionnels dans l'espace régional pour maintenir l'organisation en vie.

Obasanjo a lancé cet appel le jeudi 03 juillet 2025 à Accra à l'occasion de la fête du Jour de la République au Ghana. La Conférence a été présidée par Dr Mohamed Ibn Chambas, ancien Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel.

Dans son discours qui est axé sur le thème « La CEDEAO et sa survie : Impact de l'Alliance des États sahéliens et perspectives d'avenir », Obasanjo a retracé le parcours de la CEDEAO depuis sa création en 1975. Dans cet ordre d’idée, il a rappelé les succès de l'organisation en matière de coopération économique, de missions de maintien de la paix et de promotion de la gouvernance démocratique dans les États membres.

Diagnostic

En passant en revue la situation actuelle dans laquelle se trouve la CEDEAO, l’ancien dirigeant nigérian a fait observer que la résurgence des coups d'État et des changements anticonstitutionnels de gouvernement en Afrique de l'Ouest a mis à rude épreuve l'efficacité et la pertinence, voire la survie, de l’organisation régionale. De ce qui précède, il a déclaré que « La CEDEAO est actuellement blessée, peut-être pas à mort, mais elle est en soins intensifs. Une attention politique forte et proactive serait nécessaire pour la maintenir en vie et en bonne santé, ce qui pourrait prendre une génération ».

Évoquant la réponse de l’organisation au coup d'État de 2023 au Niger, Obasanjo a critiqué le recours aux sanctions et aux menaces d'intervention militaire, affirmant que ces tactiques brutales ont contribué au retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO et à la formation de l'Alliance des États du Sahel (AES). Il a soutenu que l'approche rigide de la CEDEAO aliénait les États membres au lieu de favoriser les réformes et le dialogue, ajoutant que le bloc doit s'adapter pour préserver sa crédibilité et sa cohésion.

En dépit des épreuves que traverse la CEDEAO, Obasanjo dit croire en un avenir meilleur et a réaffirmé sa foi en l'intégration régionale et la protection des valeurs démocratiques. Pour relever ces défis, il a convié les dirigeants à adopter des réponses plus intelligentes et plus stratégiques aux crises.

Il a souligné que la prospérité et la sécurité futures de la région dépendent de la capacité des États membres à régler leurs différends et à travailler ensemble dans le cadre de la CEDEAO.

Jour de la République

Le Jour de la République au Ghana est célébré le 1er juillet de chaque année, commémorant l'accession du Ghana à la souveraineté internationale en 1960. Cette journée est également reconnue comme la Journée des Aînés, rendant hommage à la contribution des générations plus âgées à la nation.

Bien que le pays ait obtenu son indépendance des Britanniques en 1957, ce n'est qu'en 1960 que le pays est devenu une République souveraine et accomplie. Pour cette nouvelle célébration, le Président John Mahama a annoncé le rétablissement du 1er juillet comme un jour férié légal du Ghana.

Mensah,

Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria

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