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Cameroun : Présidentielle 2025, quand les voix discordantes du pouvoir trahissent l'incertitude autour de Paul Biya
 

Cameroun : Présidentielle 2025, quand les voix discordantes du pouvoir trahissent l'incertitude autour de Paul Biya

 
 
 
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© Koaci.com - mardi 08 juillet 2025 - 09:28


À moins de trois mois de l'élection présidentielle d'octobre 2025, deux déclarations contradictoires émanant de hauts responsables du régime ouvrent la voie aux interrogations qui planent autour de la candidature de Paul Biya, 92 ans, au pouvoir depuis 1982.


D'un côté, René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a adopté une posture prudente lors de son passage sur Radio France Internationale (RFI) ce lundi 7 juillet 2025. Interrogé par Christophe Boisbouvier sur les intentions du chef de l'État, il a maintenu le suspense : « Il se prononcera en son âme et conscience. C'est un homme d'une très grande clairvoyance, d'une très grande sagesse. Il saura dire à ses compatriotes la position qui sera la sienne. »


De l'autre, Jacques Fame Ndongo, secrétaire à la Communication du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) et ministre de l'Enseignement supérieur, a tranché avec une assurance déconcertante : « Paul Biya est le candidat du RDPC à l'élection présidentielle, tout le reste n'est que supputation », une affirmation catégorique qui contraste avec la réserve affichée par son collègue du gouvernement.


Entre hésitations et assurances


Au sein de l’opinion, l’idée d’une dissonance se répand dans l’air. Certains camerounais évoquent une divergence de communication qui traduit des tensions qui traversent un système politique où l'âge avancé du dirigeant et ses rares apparitions publiques alimentent naturellement les spéculations. Quand Sadi évoque un scénario « 50/50 », Fame Ndongo martèle qu'il « n'y a aucun doute ».




 

En coulisses, Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, orchestre déjà une campagne informelle. Un comité stratégique a été mis en place, multipliant les consultations avec les élites politiques régionales. Ministres, députés, sénateurs et directeurs d'entreprises du parti au pouvoir défilent à la présidence selon un calendrier minutieusement établi.


Ces rencontres, axées sur les défis logistiques et la mobilisation des leaders communautaires, visent à harmoniser les stratégies de terrain dans les dix régions du pays. Paradoxalement, cette hyperactivité organisationnelle relance les interrogations sur la capacité d'action effective du chef de l'État.


Parallèlement, la société civile s'agite. Des intellectuels ont publié une lettre ouverte intitulée « Paul Biya, renoncez ! » tandis que Christopher Fomunyoh, politologue camerounais et directeur du National Democratic Institute for International Affairs, lance un appel vibrant à l'alternance démocratique.

Ces voix discordantes s'élèvent au moment où le régime affiche publiquement ses divisions internes, offrant un spectacle inhabituel dans un système traditionnellement monolithique.


L'analyse d'un ancien ministre


Michel Ange Angouing, magistrat hors hiérarchie et ancien ministre, propose une lecture nuancée de ces tensions. Selon lui, la sortie de Sadi respecte les dispositions statutaires du parti, tandis que celle de Fame Ndongo « peut donner l'impression qu'il y a une cacophonie au niveau du sommet ».


Pour Angouing, ces soubresauts révèlent un besoin fondamental : « Les militants du RDPC et les populations ont besoin de leur chef. Ils veulent le sentir, le toucher. » Attente légitime d'un peuple qui souhaite être « rassuré, en temps réel, sur la candidature de Biya et sur la conduite sereine des affaires de la République ».


 

Selon de nombreux observateurs de la scène politique camerounaise, l’élection présidentielle 2025 s'annonce comme « l'une des plus ouvertes de l'histoire du Cameroun ». Reste à savoir si Paul Biya, figure tutélaire du régime, parviendra à dissiper les incertitudes et à rallier définitivement ses troupes. L'horloge tourne, et chaque jour qui passe sans clarification officielle alimente davantage les spéculations dans un pays en attente de réponses claires de son dirigeant historique.


La question demeure entière : le vieux lion de Mvomeka’a acceptera-t-il de briguer un nouveau mandat ou cédera-t-il enfin à la pression du temps et des circonstances ?




-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.


-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com


 
 
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