Ouattara et Bictogo

Sur le plateau de France 24, Adama Bictogo, président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, a laissé entrevoir sa disponibilité à se porter candidat à la présidentielle de 2025, dans l’hypothèse où le président Alassane Ouattara ne briguerait pas un nouveau mandat. Une déclaration mesurée mais lourde de sens, qui révèle les ambitions d’un fidèle parmi les fidèles du chef de l’État.

Plutôt que de s’afficher comme un prétendant pressé ou un dauphin autoproclamé, Adama Bictogo préfère s’inscrire dans une dynamique d’engagement au service du parti et de son leader. « Depuis plus de 30 ans, je suis un homme de mission », a-t-il rappelé, soulignant que toutes les grandes responsabilités qu’il a assumées l’ont été sur instruction ou par confiance du président Ouattara.

Revenant sur ses récentes victoires politiques, il a évoqué notamment son élection à la tête de la mairie de Yopougon, fief historique de l’opposition, où il n’avait pourtant jamais résidé. « Le président m’a envoyé en mission dans une commune où le RHDP n’avait pas d’ancrage fort, et j’ai gagné », a-t-il expliqué. Même logique lorsqu’il parle de son élection à la présidence de l’Assemblée nationale, où il affirme avoir obtenu « 99% des voix ».

Pour Adama Bictogo, le leadership politique ne se décrète pas, il s’inscrit dans une dynamique de confiance, de loyauté et de service. Il n’a ainsi pas explicitement déclaré sa candidature, mais a laissé entendre que, si les circonstances l’imposaient et que le président Ouattara estimait que son profil répond aux exigences du moment, il se tiendrait prêt : « Si le contexte et l’enjeu fondent que le choix du président doit être ma personne, je répondrai à son appel ».

En somme, l’homme fort de Yopougon ne ferme aucune porte et se positionne dans l’ombre du chef de l’État, prêt à répondre une fois de plus à l’appel du devoir.

Jean Chresus, Abidjan