La Banque des États de l'Afrique Centrale (BEAC) a officiellement annulé le concours de recrutement des Agents d'Encadrement Supérieur (AES) organisé en 2022. Cette décision a été prise par le Comité ministériel de l'Union monétaire de l'Afrique centrale (UMAC), réuni en session ordinaire sous la présidence de Monsieur Ivan BACALE EBE MOLINA, Ministre des Finances, de la Planification et du Développement Économique de la République Centrafricaine.

Le communiqué de presse signé par le président du Comité ministériel évoque clairement un « non-respect des exigences de transparence » comme motif principal de cette annulation. Les dysfonctionnements observés lors de cette session de recrutement ont été multiples et particulièrement graves.

A titre d’illustration, ici à Yaoundé, les candidats ont été contraints de composer dans des conditions particulièrement difficiles. Au lycée Leclerc notamment, les épreuves se sont prolongées jusqu'à minuit, dans l'obscurité totale en raison de coupures d'électricité. 

Un autre élément troublant révélé par l'enquête : certains candidats ont composé avec leurs téléphones connectés à Internet, ce qui constitue une violation grave des règles du concours et ouvre la voie à diverses formes de fraude.

Décalage et fuites d'épreuves

L'organisation défaillante s'est également manifestée par le fait que les épreuves ne se sont pas déroulées simultanément dans les six pays de la CEMAC et en France. Ce décalage temporel a favorisé les fuites d'épreuves, compromettant davantage l'équité du processus de sélection.

Les épreuves en anglais ont par ailleurs accusé d'importants retards, perturbant encore plus le bon déroulement du concours.

Face à ces dysfonctionnements, le Comité ministériel a invité le gouvernement de la BEAC à organiser un nouveau concours dans le strict respect des règles établies. 

Les dirigeants actuels de la BEAC sont désormais appelés à « rectifier le tir » et à mettre en place des mécanismes plus rigoureux pour garantir l'intégrité des futurs concours.

L'enjeu est d'importance pour cette institution clé de la zone CEMAC, dont la crédibilité et l'efficacité dépendent en grande partie de la qualité de son personnel d'encadrement. Les candidats qui avaient participé au concours annulé pourront ainsi concourir à nouveau dans des conditions équitables et transparentes.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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