L’Agence Nationale du Service Universel des Télécommunications (ANSUT) a levé le voile sur son nouveau plan stratégique 2026-2030, à l’occasion d’un petit-déjeuner de presse ce mardi 5 août 2025 dans la commune de Cocody. Une rencontre animée par le Directeur général Gilles Thierry Beugré, qui avait des allures d’engagement solennel contre l’exclusion numérique.

La promesse est claire et presque solennelle :« Plus personne en Côte d’Ivoire ne devrait être abandonné par le développement de la technologie », a lancé M. Beugré face à la presse, avant de marteler :

« L’État travaille à ce que chaque citoyen soit connecté, qu’il ait accès au digital, aux terminaux, aux services. »

Et pour que le message soit sans équivoque, l’ANSUT s’est donné une mission : porter Internet partout, jusque dans les coins les plus reculés du pays. Cela concerne 575 localités à connecter d’ici octobre 2025.

Au cœur de ce vaste chantier : le Programme National de Connectivité Rurale (PNCR), un projet piloté par le ministère de la Transition numérique, dans lequel l’ANSUT joue un rôle clé.

Selon Salime Touré, conseiller technique du DG, 575 localités de plus de 1 000 habitants seront connectées d’ici fin octobre 2025. Ce sont près de 600 000 personnes qui seront ainsi reliées au monde numérique.

« Être connecté, c’est être en vie. Ne pas l’être, c’est rester seul pendant que le monde avance sans vous », résume Gilles Thierry Beugré, pour qui la fracture numérique n’est pas qu’un problème technique : c’est une question d’inclusion, de justice sociale et de dignité.

À ce jour, la couverture Internet 4G/5G atteint 81 % dans les zones urbaines, mais plafonne à 50 % en milieu rural. Un déséquilibre que l’ANSUT entend corriger avec 24 000 kilomètres de fibre optique déjà déployés sur l’ensemble du territoire, et de nouvelles installations prévues dans les zones blanches.

Des priorités géographiques ?

« Nous prenons toutes les localités non couvertes en compte, en tenant compte de la densité de population pour définir l’ordre d’intervention », explique le DG, qui précise que l’identification des zones à forte urgence se fait en coordination avec le régulateur.

Mais au-delà des infrastructures, l’ANSUT veut aussi faire œuvre de pédagogie.

« Le service universel, ce n’est pas une abstraction technique. C’est la garantie que tout citoyen, où qu’il se trouve, puisse bénéficier des services numériques », a insisté M. Beugré.

D’où l’appel lancé aux journalistes : devenir les conteurs modernes de cette ambition nationale.

« Ce qu’on attend de vous, c’est que vous relayiez ce message, que vous disiez simplement que l’État travaille pour que personne ne soit laissé pour compte », a-t-il lancé, comme une invitation à faire du digital un récit de progrès partagé.

Le nouveau plan stratégique de l’ANSUT vise ainsi à renforcer les infrastructures, démocratiser l’accès aux terminaux et réduire le coût des services digitaux.

L’objectif est clair : bâtir une Côte d’Ivoire numérique où chacun, du centre d’Abidjan à la plus petite bourgade du pays, pourra se connecter, apprendre, entreprendre et grandir dans un monde où Internet est devenu aussi essentiel que l’eau ou l’électricité.

En somme, le pari est lancé : faire du digital un droit et non un luxe. Et avec la détermination affichée par l’ANSUT, la révolution silencieuse de l’inclusion numérique semble bel et bien en marche.

Wassimagnon