Alassane Ouattara

À la veille de la célébration du 65e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, le Président de la République s’est adressé solennellement à la nation, dans un discours empreint de fierté, d’unité nationale et d’engagement envers le progrès. Depuis Abidjan, il a posé les jalons d’un avenir résolument tourné vers la paix, la solidarité, et un développement partagé. Trois annonces majeures ont marqué ce discours historique : la libération de plus de 8 500 prisonniers, l’augmentation significative de la prime exceptionnelle de fin d’année pour les fonctionnaires, et un engagement ferme pour la tenue d’élections présidentielles apaisées et démocratiques.

Rappelant que la Côte d’Ivoire célèbre cette année 65 ans d’indépendance, le Chef de l’État a souligné que cet anniversaire représente bien plus qu’une simple commémoration : "C’est un moment de prise de conscience collective sur le chemin parcouru, une invitation à consolider les acquis et à se projeter dans le futur."

Cette année, la ville de Bouaké a été choisie pour accueillir les festivités, 61 ans après avoir abrité pour la dernière fois une fête nationale. Un symbole fort, car Bouaké est perçue par le Président comme une ville de résilience, de renaissance et de fraternité retrouvée, au cœur de l’histoire récente du pays.

L’un des moments forts de l’allocution a été l’annonce d’une mesure exceptionnelle de clémence, conformément aux prérogatives présidentielles prévues par la Constitution.

2 087 détenus ont bénéficié d’une grâce présidentielle totale, et 6 446 autres d’une réduction de peine, concernant des infractions mineures dont le reliquat de peine est inférieur à 36 mois.

"C’est un geste fort de paix, de pardon et d’humanité," a insisté le Président, ajoutant que ces mesures concernent au total 8 533 prisonniers.

En réponse aux préoccupations des ménages face à la cherté de la vie, le Président a annoncé une hausse significative de la prime exceptionnelle de fin d’année, connue sous le nom de “prime ADO”.

Celle-ci passe d’un tiers à deux tiers du salaire de base, avec effet rétroactif, une mesure applicable également aux retraités, avec une revalorisation similaire sur les pensions.

Le Chef de l’État a qualifié cette décision de "reconnaissance de l’engagement des agents publics au service de l’État", tout en exhortant le secteur privé à suivre cet exemple pour améliorer les conditions de vie de leurs employés.

À l’approche de l’élection présidentielle prévue dans les semaines à venir, le Président a voulu rassurer ses concitoyens.

"Toutes les mesures ont été prises pour garantir un scrutin apaisé, sécurisé et démocratique," a-t-il affirmé.

Il a appelé les acteurs politiques, sociaux et civils à la responsabilité, dans un esprit de maturité politique. Le droit de vote, a-t-il promis, sera pleinement respecté pour chaque Ivoirien et chaque Ivoirienne.

Dans son message, le Président n’a pas manqué de saluer les avancées sociales et économiques de la dernière décennie.

Plus de 420 000 femmes ont bénéficié des financements du FAFCI (Fonds d’appui aux femmes de Côte d’Ivoire). Plus d’un million de jeunes ont été accompagnés par le Programme Jeunesse du Gouvernement, dans les domaines de la formation, de l’insertion professionnelle, de l’agriculture, du numérique ou encore de l’entrepreneuriat.

Alors que la sous-région ouest-africaine reste marquée par des tensions sécuritaires et économiques, la Côte d’Ivoire se distingue par la stabilité de ses institutions et la professionnalisation de ses forces de défense et de sécurité.

"La Côte d’Ivoire est un arbre de paix et de stabilité, un pôle de confiance et un modèle de développement," a déclaré le Président, soulignant que le développement devient une réalité quotidienne partagée dans toutes les régions du pays.

Autre moment symbolique du discours : l’annonce du retour d’ici fin 2025 du tambour-parleur Ayokwe, artefact ancestral du peuple Ajan, spolié pendant la période coloniale. Une victoire de la diplomatie ivoirienne et un geste important pour la réappropriation du patrimoine culturel.

Clôturant son discours, le Président a invité les populations de Bouaké et des environs à participer massivement au grand défilé militaire du 7 août, symbole de l’unité retrouvée et de la fierté nationale.

"Nous devons préserver nos importants acquis pour bâtir ensemble une nation solidaire, stable et prospère," a-t-il martelé.

Entre hommage aux pères fondateurs, mesures sociales concrètes et appels à la paix, le discours du Président à la veille du 65e anniversaire de l’indépendance s’inscrit dans une volonté de réconciliation, de justice sociale et de projection vers l’avenir.

Wassimagnon