Le Président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a reçu ce lundi 11 août 2025, à sa résidence de Cocody Riviera-Golf son homologue sierra-léonais Julius Maada Bio, nouveau président en exercice de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’une tournée régionale initiée par le chef de l’État de Sierra Leone, visant à recueillir les avis et recommandations des dirigeants ouest-africains sur les défis actuels de la sous-région.

Dans une déclaration, Alassane Ouattara a salué l’élection de Julius Maada Bio à la tête de la CEDEAO lors du sommet de juillet dernier, auquel il n’avait pu assister en raison d’engagements politiques nationaux.

« Je voudrais tout d'abord présenter toutes mes félicitations au président de la Sierra Leone et lui dire qu'il peut compter sur notre soutien pour l'importante charge qui lui a été confiée », a affirmé le président ivoirien.

Le chef de l’État ivoirien a reconnu la complexité de la situation actuelle de la CEDEAO, marquée par des tensions politiques, des incertitudes économiques, monétaires et sécuritaires.

« La CEDEAO est dans une situation difficile, comme nous le savons tous, et je veux rassurer que la Côte d’Ivoire fera tout pour que la situation ne se détériore pas davantage », a-t-il déclaré.

À cet effet, les deux dirigeants ont passé en revue les principaux défis de la sous-région et se sont entendus sur la nécessité de préserver l’unité et la stabilité de l’espace communautaire. 

Le Président Maada Bio, en tant que président en exercice de la CEDEAO, a entamé une tournée auprès des chefs d’État membres avant d'engager un dialogue avec les pays de l'Alliance des États du Sahel (AES), à savoir le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui ont suspendu leur participation à la CEDEAO.

Alassane Ouattara a insisté sur l’importance de maintenir les liens historiques et stratégiques avec ces pays frères.

« Certains sont des pays voisins, et nous tenons à maintenir notre coopération dans tous les domaines avec ces pays », a-t-il précisé, appelant à tout mettre en œuvre pour favoriser le rapprochement et éviter toute fracture durable.

« Si nous arrivons à renouer le dialogue avec ces pays, ceci sera une très bonne chose pour le peuple de la CEDEAO. »

Le président ivoirien a également évoqué la nécessité de préserver les échanges non seulement entre États, mais aussi entre les secteurs privés des différents pays membres, afin de renforcer la coopération régionale.

« Nous souhaitons que non seulement les États, mais le secteur privé des pays soient également en contact et que rien ne puisse essayer de fracturer cette fraternité qui a toujours été la nôtre. »

Face aux tensions politiques et aux difficultés économiques qui secouent la région, Alassane Ouattara a réaffirmé que la paix, la sécurité et la lutte contre les menaces maritimes doivent rester des priorités absolues.

Enfin, les deux chefs d’État ont abordé la question de la relance de l’Union du fleuve Mano, une organisation regroupant la Côte d’Ivoire, la Sierra Leone, la Guinée et le Libéria. Selon Alassane Ouattara, cette coopération sous-régionale mérite d’être réactivée pour favoriser le développement intégré.

« Nous espérons qu’après les élections en Guinée, en fin d’année, les chefs d’État de la Mano River Union pourront se rencontrer dès l’année prochaine », a-t-il indiqué.

Clôturant son allocution, le Président Alassane Ouattara a réaffirmé son amitié personnelle avec Julius Maada Bio, saluant sa démarche de concertation et exprimant l’espoir que son mandat à la tête de la CEDEAO contribuera à lever les incompréhensions actuelles.

« Monsieur le Président, je voudrais vous dire à quel point j’apprécie votre visite en tant qu’ami », a-t-il conclu.

Wassimagnon