Côte d'Ivoire : Bouaflé, un réseau criminel impliquant deux policiers démantelé en pleine nuit
L'Arsenal saisi (Ph Koaci)
Dans la nuit du 16 août, une opération de sécurité menée dans la région de Daloa a conduit à une arrestation pour le moins inattendue. Quatre individus ont été interpellés à Bouaflé, parmi lesquels figuraient deux agents de police en fonction à la Préfecture de Police d’Abidjan. Tous sont accusés d’avoir participé à un enlèvement avec demande de rançon, un acte qui jette une ombre inquiétante sur la probité de certains éléments des forces de l’ordre.
L’affaire débute aux alentours de 21 heures, lorsqu’un appel parvient au Commandant de l’Escadron de Zuenoula. L’alerte fait état d’un rapt en cours, perpétré par un groupe armé non identifié. Selon les informations disponibles, les ravisseurs réclamaient une rançon de deux millions de francs CFA, assortie de menaces à l’encontre de quiconque tenterait une intervention. Face à la gravité de la situation, une opération conjointe est immédiatement déclenchée entre l’Escadron de Zuenoula et la Brigade de Bouaflé. Les forces engagées procèdent à un bouclage rapide de la zone d’Okabo, qui aboutit à l’arrestation de quatre suspects.
Mais la surprise est de taille lorsque les enquêteurs découvrent que deux des personnes appréhendées sont des membres actifs de la police nationale : le Sergent P K R et le Sergent K N S. Incapables de fournir un ordre de mission justifiant leur présence loin de leur base habituelle à Abidjan, les deux agents affirment avoir été invités par un certain NK H, technicien biologiste au CNRAO, également arrêté. Le quatrième suspect est identifié comme K K G, technicien au CHU de Cocody.
Au-delà de ces arrestations, l’opération a permis la saisie de plusieurs éléments accablants. Dans un véhicule Hyundai Tucson immatriculé 8795WW01, les forces de l’ordre découvrent deux pistolets automatiques de marque Massada, accompagnés de vingt munitions de 9 mm. D’autres objets compromettants sont retrouvés : deux cartes professionnelles de police, un brassard officiel, plusieurs téléphones portables, des portefeuilles contenant des insignes de police, ainsi que des produits stupéfiants — trente-cinq boulettes de cannabis et quatre plaquettes de tramadol. Une somme de 130 225 francs CFA ainsi qu’un tube de gaz paralysant de type Nato viennent compléter cette saisie.
L’affaire, qui est désormais entre les mains de la justice, traduit la dérive de certains agents investis d’une mission de protection de la population. Si l’intervention rapide des unités a permis de mettre un terme à ce projet macabre, elle révèle aussi l’urgence de restaurer la confiance des citoyens en ceux censés garantir leur sécurité.
Jean Chresus, Abidjan
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