Cameroun : Me Akere Muna saisit le Conseil constitutionnel pour disqualifier Paul Biya
Me Akere Muna, candidat à l'élection présidentielle de 2025 (Ph)
Le candidat de l'opposition invoque « l'incapacité physique et cognitive » du président sortant âgé de 92 ans.
Me Akere Muna, candidat à l'élection présidentielle de 2025, a déposé lundi 19 août une requête au Conseil constitutionnel demandant la disqualification de Paul Biya, candidat investi par le parti au pouvoir, le RDPC. L'audience est programmée pour vendredi prochain.
Selon l’avocat, la requête, composée de 11 pièces justificatives incluant articles de presse, photos, vidéos et une expertise gériatrique, s'appuie sur l'article 118 du Code électoral camerounais qui interdit la candidature de « toute personne s'étant placée dans une situation de dépendance ». Pour Akere Muna, le chef de l'État, âgé de 92 ans, se trouve dans cette situation d'incapacité.
« Il ne s'agit pas de politique, mais de faire respecter l'État de droit. M. Biya ne gouverne plus ; il règne seulement », a déclaré le candidat du parti Univers pour justifier sa démarche qu'il qualifie d'«impératif légal et moral pour l'avenir du Cameroun. »
Arguments
L'avocat et homme politique fonde sa requête sur plusieurs éléments factuels. Il pointe notamment les absences prolongées du président - 42 jours à l'étranger en 2024 selon ses calculs - et dénonce une « gouvernance par procuration » exercée par des officiels non-élus invoquant de supposées « hautes instructions ».
Akere Muna cite également des épisodes publics comme la désorientation observée lors du sommet États-Unis-Afrique de 2022, où Paul Biya avait nécessité une assistance pour des gestes élémentaires. Les séjours médicaux non transparents en Suisse constituent selon lui une preuve supplémentaire de cette dépendance.
Paralysie institutionnelle
Au-delà de l'état de santé présumé du président, le candidat de l'opposition pointe du doigt une paralysie des institutions. Il relève que des organes comme le Conseil supérieur de la magistrature « ne siègent plus depuis 6 ans », symptôme selon lui d'une « gouvernance de l'ombre ».
Dans sa requête, Akere Muna sollicite plusieurs mesures : la constatation de l'inéligibilité de Paul Biya, sa comparution personnelle ou l'exigence d'un bilan médical par des experts indépendants, et l'application de l'article 128 permettant au RDPC de proposer un candidat remplaçant sous trois jours.
« Construire une coalition forte de l'opposition reste notre objectif idéal », affirme Akere Muna, rappelant son alliance avec un autre candidat lors de l'élection de 2018.
Le candidat estime cependant « contre-productif que les candidats et sympathisants de l'opposition s'attaquent entre eux » quand existe selon lui un « problème central que tout le monde reconnaît » : l'état de dépendance du président sortant.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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