Cameroun : Le cri d'alarme d'un collectif pour reprendre un destin brisé
Le Collectif d’Intellectuels Patriotes lance un appel à l’union nationale et à la refondation du Cameroun
Dans une tribune publiée ce lundi 25 août 2025 et intitulée « L’Appel de l’Histoire », le Collectif d’Intellectuels Patriotes, composé de plus de cinquante personnalités issues de la société civile, du monde universitaire, juridique et artistique, exhorte le peuple camerounais à « reprendre son destin brisé ». À l’approche de l’élection présidentielle d’octobre, les signataires alertent sur l’urgence de « sortir d’un système verrouillé » et appellent à une mobilisation nationale pour une véritable refondation politique.
Régime à bout de souffle
Le collectif dénonce un processus électoral faussé dès le départ. Seuls « une douzaine de postulants » sur les 83 candidatures enregistrées ont été retenus pour le scrutin à venir, preuve selon eux que « le régime décide seul qui peut concourir, bafouant nos lois ». Le président Paul Biya, au pouvoir depuis plus de quarante ans, est particulièrement visé. Le texte condamne « un choix funeste : préférer l’ignominie d’une fuite silencieuse à la noblesse d’un départ salvateur ».
Selon les auteurs de la tribune, l’attentisme présidentiel condamne le pays à « des déchirements successoraux » et à une instabilité chronique. Ils affirment que « changer de président ne suffit pas ; nous devons reconstruire le pays sur de nouvelles bases ».
Unité de l’opposition
Dans un contexte de division chronique des forces politiques, le collectif plaide pour une union des opposants. « L’opposition camerounaise doit impérativement dépasser ses divisions et s’unir derrière un candidat consensuel », écrivent-ils, insistant sur l’importance de négociations transparentes et loyales, fondées sur l’intérêt national.
Le candidat idéal, précisent-ils, devra posséder « une assise nationale, une réelle expérience politique fondée sur l’intégrité », ainsi qu’« une stature reconnue aux plans national et international ». L’objectif est clair : construire un projet de gouvernance crédible et rassembleur.
Refondation nationale
Loin d’un simple changement de visage à la tête de l’État, le collectif exige une transformation du Cameroun. Il appelle à un « projet de refondation nationale clair », incluant une série de mesures symboliques et politiques : « la libération sans condition des prisonniers politiques », « le rapatriement de la dépouille d’Ahmadou Ahidjo », ou encore la création urgente d’« une Commission Vérité et Réconciliation ».
Ils préconisent également la convocation d’Assises nationales pour redéfinir le pacte républicain, l’instauration d’une « réelle autonomie des régions », et une révision de la Constitution pour « limiter strictement le nombre de mandats présidentiels » et garantir « une véritable séparation des pouvoirs ».
Modernisation de l’État et justice sociale
Sur le plan administratif et économique, les signataires demandent une réduction drastique du gouvernement, avec « un maximum de quinze ministères », contre une soixantaine actuellement, un audit général des finances publiques et une réorientation des investissements vers des secteurs stratégiques.
Ils proposent également la création d’« un Registre Foncier National immuable », la refonte de la fonction publique et des services de santé et d’éducation, ainsi qu’un rééquilibrage des rapports entre l’exécutif et les institutions parlementaires.
Conscients des campagnes de désinformation à venir, les auteurs appellent la société civile à « diffuser massivement des informations vérifiées » pour contrer « la propagande d’État ». Car pour eux, l’enjeu de l’élection d’octobre dépasse celui d’un simple scrutin : « L’alternance politique n’est pas un choix, c’est une nécessité vitale pour le Cameroun. »
Avertissement
La tribune se termine sur un avertissement solennel à ceux qui préfèrent l’immobilisme à l’action : « L’Histoire jugera sévèrement ceux qui, ayant le pouvoir de changer les choses, auront préféré leurs petits intérêts au salut national. » Et de conclure : « Assez de paroles. Place à l’action résolue. Écrivons ensemble la nouvelle page du Cameroun. »
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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