Des participants au sommet des chefs d’Etat-major africains au Nigeria (ph)

La Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a annoncé son intention de mettre en place la force antiterroriste à déploiement rapide de 260 000 hommes, pour un besoin de financement annuel de 2,5 milliards de dollars.

Ce projet a été dévoilé le lundi 25 août à Abuja au Nigeria par Omar Touray, le président de la Commission de la CEDEAO, lors du premier Sommet des chefs d’Etat-major africains.

Le sommet, qui porte sur le thème « Combattre les menaces contemporaines à la paix et à la sécurité régionales en Afrique : le rôle de la collaboration stratégique en matière de défense », a réuni plusieurs personnalités dont le vice-président du Nigeria Kashim Shettima, représentant le Président Bola Ahmed Tinubu ; le ministre d’État à la Défense, Bello Matawalle, ainsi que les chefs d’Etat-major et les représentants de 36 des 54 pays africains, dont le chef d’Etat-major des Armées du Nigéria, le Général Christopher Musa.

Touray, représenté par Abdel-Fattah Musah, le Commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la Commission de la CEDEAO, a indiqué que la nouvelle force comprendra 260 000 hommes issus de tous les États membres, et marque une évolution décisive vers des solutions de sécurité pilotées par l'Afrique.

Il a précisé que les fonds à lever serviront à activer la force régionale, à fournir une logistique et à apporter un soutien financier aux États en première ligne dans la lutte contre le terrorisme. Ce projet est devenu nécessaire compte tenu de la dynamique sécuritaire asymétrique dans la région.

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En vue de concrétiser ce projet, il a indiqué que les ministres des Finances et de la Défense des pays membres se réuniront vendredi à Abuja pour finaliser les modalités d'un budget annuel de 2,5 milliards de dollars.

Soucis pour le Sahel

Pour les défis à relever, Touray a déclaré qu’« Il est indéniable que l’Afrique de l’Ouest, et plus particulièrement le Sahel, est devenu l’épicentre du terrorisme mondial. Plusieurs études analytiques indiquent que le Sahel a enregistré 51 % des décès liés au terrorisme dans le monde pour la seule année 2024. »

Par cette initiative, la CEDEAO lance également un défi aux partenaires bilatéraux et multilatéraux pour compléter cette initiative régionale audacieuse. Dans cette perspective, Touray a exhorté l'UA et l'ONU à soutenir les opérations régionales de lutte contre le terrorisme, tout en rappelant aux participants la résolution 2719 du Conseil de sécurité de l'ONU de décembre 2023, qui prévoit leur engagement à financer 75 % des opérations de soutien à la paix dirigées par l'Afrique.

Appel de Tinubu

De son côté, le vice-président du Nigéria, Kashim Shettima, représentant le Président Tinubu a appelé à une plus grande collaboration au-delà des frontières nationales.

A cet effet, Shettima a fait savoir qu’« Aucune de ces tragédies ne respecte les frontières, et notre réponse ne devrait pas en respecter non plus. Le moment est venu de forger une nouvelle doctrine de défense continentale, fondée sur la confiance, le partage du renseignement et une stratégie coordonnée ». Il a chargé les chefs d'Etat-major de la défense d'élaborer un cadre permettant aux institutions de défense africaines de « parler d'une seule voix et d'agir avec un objectif commun ».

A sa suite, le chef d'Etat-major des Armées du Nigéria, le Général Christopher Musa, a averti que les menaces modernes évoluent au-delà des champs de bataille traditionnels en déclarant que « Les menaces actuelles ne se limitent plus à la guerre conventionnelle ; elles sont numériques, asymétriques et souvent invisibles. L'ennemi est intérieur ».

Mensah,

Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria

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