Une nouvelle ère s’ouvre pour les professionnels du secteur aurifère et diamantifère en Côte d’Ivoire. Le Syndicat des Acheteurs et Vendeurs d’Or et de Diamants de Côte d’Ivoire (SAVOD-CI) a été officiellement lancé ce jeudi 28 août 2025, lors d’une cérémonie solennelle tenue au siège de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), à Abidjan-Plateau.

Créé le 14 juin 2025 à l’issue d’une Assemblée générale constitutive, ce syndicat est né d’une volonté commune des bureaux d’achat, vendeurs agréés de métaux précieux, et opérateurs individuels détenteurs d'autorisations d’achat, de s’unir pour structurer une filière longtemps minée par l’informel.

À sa tête, Brahima Soumahoro, élu pour un mandat de deux ans, affiche une ambition claire : structurer, moraliser et représenter le secteur légal de l’or et du diamant en Côte d’Ivoire.

« Nous voulons être un acteur de confiance, un pont entre les professionnels et les institutions, un moteur de transformation pour une filière qui mérite d’être valorisée à sa juste mesure », a-t-il déclaré.

Le lancement du SAVOD-CI intervient dans un contexte de prolifération de circuits informels, de concurrence déloyale liée à l’orpaillage illégal, et de fragilisation des opérateurs respectueux de la loi. Le syndicat entend ainsi défendre les intérêts économiques, juridiques et sociaux de ses membres, tout en œuvrant à la mise en place d’un cadre éthique, traçable et conforme aux standards internationaux (OCDE, CRAFT, GAFI, ARM…).

Le SAVOD-CI se structure autour de neuf secrétariats spécialisés, et a défini sept axes stratégiques. Il s'agit de représenter et défendre les opérateurs légaux auprès de l’État, des bailleurs et des plateformes de concertation, lutter contre l’orpaillage illégal et les circuits clandestins de commercialisation, promouvoir la conformité et la traçabilité des transactions selon les normes internationales, structurer et professionnaliser l’ensemble de la chaîne de valeur (bureaux d’achat, collecteurs, artisans, exploitants semi-industriels), renforcer le dialogue institutionnel pour participer activement aux réformes du secteur, créer un réseau professionnel solidaire, basé sur le partage de bonnes pratiques et la médiation et valoriser la filière ivoirienne, à travers la création de marques locales et l’ouverture aux marchés régionaux et internationaux.

Le président du Comité d’organisation, Marcel Gala Bi, a présenté le SAVOD-CI comme une réponse nécessaire et légitime aux défis du secteur minier ivoirien, notamment l’absence de gouvernance claire sur les achats de métaux précieux.

« Notre organisation se veut collaborative, constructive, et fondée sur le dialogue apaisé entre secteur privé et autorités publiques », a-t-il insisté.

Le président du Comité des sages, Issouf Ouattara, a quant à lui appelé les membres à redynamiser la filière, tandis que le représentant du ministère des Mines, Léopold Alexandre Dieket, a salué l’initiative au nom du ministre Mamadou Sangafowa-Coulibaly, exhortant le SAVOD-CI à se conformer strictement aux normes en vigueur et à devenir un interlocuteur privilégié de l’État.

Porté par des valeurs de transparence, d’éthique, de responsabilité et d’engagement patriotique, le SAVOD-CI aspire à incarner une nouvelle génération de syndicalisme professionnel. À travers des formations, des outils de conformité (KYC, LBC/FT…), des mécanismes de certification et des campagnes de sensibilisation, il souhaite aider ses membres à intégrer pleinement l’économie formelle.

« À tous les acheteurs, vendeurs, artisans, transporteurs, partenaires : ce syndicat est le vôtre. Ensemble, écrivons une nouvelle page de notre histoire, faite de rigueur, de solidarité et d’ambition », a lancé Brahima Soumahoro.

Le SAVOD-CI se donne également pour mission de faire rayonner le secteur aurifère et diamantifère ivoirien à l’international, à travers des partenariats stratégiques, la participation à des forums spécialisés, et un engagement actif dans les politiques régionales de bonne gouvernance minière.

En se positionnant comme un pilier de la transparence, du formalisme et de l’innovation réglementaire, le SAVOD-CI entend poser les fondations d’un secteur plus équitable, compétitif et résilient, au bénéfice de l’économie nationale.

Wassimagnon