Le gouvernement camerounais vient de confier un projet de 182 milliards de FCFA à des entreprises chinoises pour moderniser l'un des axes routiers les plus importants du pays.

Cette annonce a été faite par le Ministre des Travaux Publics Emmanuel NGANOU DJOUMESSI dans un communiqué de presse daté du 3 septembre 2025.

Corridor de 278 kilomètres

La route Ngaoundéré-Garoua constitue un maillon essentiel du corridor économique Douala-N'Djamena, reliant le port de Douala aux régions septentrionales du Cameroun et facilitant les échanges avec le Tchad. Longue de 278 kilomètres, cette infrastructure revêt une importance capitale pour le développement économique et l'intégration régionale.

Conformément aux instructions du Président de la République Paul Biya, ce projet ambitieux vise non seulement la reconstruction de la route principale, mais s'inscrit dans une vision plus large de développement territorial intégré, lit-on dans le communiqué.

Cinq lots attribués à des entreprises chinoises

Au terme d'un processus rigoureux et transparent, cinq entreprises chinoises de renom ont été retenues pour mener à bien cette reconstruction, qui se déroulera simultanément sur cinq lots distincts :

Lot 1 : Ngaoundéré-Carrefour Malang (50 km) attribué à l’entreprise : CGCOC Group. Montant : 46 058 144 793 FCFA TTC

Lot 2 : Bas de la falaise-Pont de Kéroua (39 km), attribué à l’entreprise : China Harbour Engineering Company Ltd (CHEC). Montant : 34 807 741 248 FCFA TTC ; Lot 3 : Pont de Kéroua-Pont de Salah (77 km) entreprise : China First Highway Engineering (CFHEC), Montant : 46 149 168 700 FCFA TTC ; Lot 4 : Pont de Salah-Ouro André (56 km), entreprise : China First Highway Engineering (CFHEC), Montant : 23 911 833 000 FCFA TTC

Et, Lot 5 : Ouro André-Pont sur la Bénoué (56 km), entreprise : China International Water & Electric Corp (CWE), montant : 31 091 169 134 FCFA TTC.

Le coût total de ces travaux s'élève à 182 018 056 612 FCFA TTC, témoignant de l'ampleur de cet investissement dans l'infrastructure routière camerounaise.

Partenariat avec la BAD

Ce projet bénéficie du soutien financier de la Banque Africaine de Développement (BAD), partenaire de longue date du Cameroun dans le financement des infrastructures.

Le Ministre des Travaux Publics a saisi cette occasion pour renouveler sa gratitude envers la BAD et exprimer la haute appréciation du Chef de l'État pour son appui décisif dans l'aménagement de cette importante infrastructure routière.

Un projet aux multiples dimensions

Au-delà de la reconstruction de la route principale, le projet englobe plusieurs composantes complémentaires qui témoignent de sa portée intégrée :

L'aménagement de 15 kilomètres de voiries urbaines dans les villes traversées ; l'aménagement de 263 kilomètres de routes communales ; la réalisation d'un audit technique, organisationnel et patrimonial du MATGENIE ; une étude d'optimisation de l'exploitation du port fluvial de Garoua et de la navigabilité du fleuve Bénoué, une étude architecturale et technique pour la construction du pôle technologique de l'École de Génie Chimique et Minérale (EGCIM) de l'Université de Ngaoundéré et l'élaboration d'une stratégie et d'un modèle financier pour le développement des usines-écoles de l'EGCIM.

Préparatifs et démarrage imminent

Les autorités ont anticipé le démarrage des travaux en mettant en place les dispositifs nécessaires. Les commissions nationales chargées de l'évaluation des biens impactés par le projet sont déjà opérationnelles dans les départements traversés, sous la supervision des préfets concernés, apprend-on.

Selon les informations officielles, le démarrage des travaux interviendra dans les prochains jours, marquant le début effectif de cette transformation majeure de l'infrastructure routière camerounaise.

La reconstruction de la route Ngaoundéré-Garoua s'inscrit dans la stratégie nationale de modernisation des infrastructures et de facilitation des échanges économiques, contribuant ainsi au rayonnement du Cameroun comme hub logistique de l'Afrique centrale.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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