Côte d'Ivoire : Blanchiment des capitaux, depuis Abidjan, des agences spécialisées peaufinent une stratégie commune pour mieux contrôler les avoirs criminels
L’hôtel Azalaï d’Abidjan abrite, du 10 au 11 septembre, la 12ᵉ session de discussion des Réseaux Inter Agences de Recouvrement des Avoirs (ARIN Talk). Une édition marquante, puisqu’il s’agit de la toute première tenue en format présentiel, sur le sol africain, et plus précisément en Côte d’Ivoire.
Cette session regroupe les acteurs clés de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, autour d’un objectif commun : renforcer la coopération internationale en matière de recouvrement des avoirs criminels.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par le discours du Ministre des Finances et du Budget, Adama Coulibaly, représenté pour l’occasion par sa Directrice de cabinet, Fanta Coulibaly Koné. Dans son allocution, elle a souligné l’importance stratégique de la saisie et de la confiscation des avoirs criminels dans les politiques de lutte contre la criminalité organisée, en conformité avec les normes du Groupe d’Action Financière (GAFI).
« Les ARINs jouent un rôle crucial dans l’échange d’informations et l’amélioration des procédures d’identification, de saisie et de gestion des produits du crime », a-t-il rappelé.
Au nom du ministre Adama Coulibaly, Fanta Coulibaly Koné a également salué la présence de sept des dix réseaux ARIN actifs à cette session : CARIN (Europe et États-Unis), ARIN-SA (Afrique australe), RRAG (Amérique latine), ARIN-EA (Afrique de l’Est), ARIN-WA (Afrique de l’Ouest), ARIN-CA (Afrique centrale) et ARIN-MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). Elle a exprimé l’espoir que les absents, ARIN-AP, ARIN-CARIB et ARIN-WCA, puissent rejoindre les prochaines éditions.
Prenant la parole à son tour, Mor N'Diaye, Président du Réseau inter agences de recouvrement des avoirs pour l’Afrique de l’Ouest (ARINWA), a insisté sur le caractère historique de cette 12ᵉ édition.
« ARIN Talk se réunit pour la première fois en présentiel, en Afrique, et sur la terre hospitalière de Côte d’Ivoire. C’est un rêve longtemps caressé qui devient enfin réalité », a-t-il déclaré avec émotion.
Il a souligné le rôle central des réseaux ARIN dans la coopération informelle, longtemps reléguée au second plan, mais désormais reconnue par les instances internationales comme un levier essentiel pour accélérer les procédures de justice pénale.
Le Président d’ARINWA a exprimé sa gratitude envers le gouvernement ivoirien, qui, depuis la création du réseau en 2014 à Accra, n’a cessé d’apporter un soutien constant à son fonctionnement, en hébergeant notamment son Secrétariat permanent à l’Agence Judiciaire de l’État.
Il a également salué l’implication de l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ) et de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC), dont le soutien technique et financier a été déterminant dans l’organisation de cette rencontre.
Pendant deux jours, les participants, points focaux des ARINs, experts internationaux, formateurs, représentants du GAFI, du GIABA, de la GIZ et de l’ONUDC – vont échanger sur les bonnes pratiques, les outils numériques, les cadres juridiques, ainsi que les défis liés à la traçabilité, la saisie et la restitution des avoirs criminels.
« Partageons des idées, des repas, des expériences. Serrons-nous la main. Mémorisons nos visages. Tel est l’esprit de cette 12ᵉ session en présentiel », a conclu Mor N’Diaye dans un appel fraternel à la collaboration entre les réseaux.
Alors que de nombreux pays africains figurent encore sur la liste grise du GAFI en raison de la faiblesse de leur coopération internationale, cette session est perçue comme un signal fort. Elle démontre l’engagement renouvelé des États et des réseaux ARIN à construire une architecture de coopération plus efficace et plus solidaire face à une criminalité de plus en plus transnationale et sophistiquée.
Rendez-vous est donc pris à Abidjan pour deux jours de discussions décisives qui pourraient bien façonner l’avenir de la coopération internationale en matière de recouvrement des avoirs.
Wassimagnon
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