Ghana : Contestations de l'accord d'expulsion des ouest africains entre le Ghana et les Etats-Unis
Des expulsés (ph illustration )
L'opposition parlementaire au Ghana a exigé la suspension immédiate d'un accord controversé avec les États-Unis concernant l'accueil des expulsés d'Afrique de l'Ouest, arguant que cet accord viole les procédures constitutionnelles et menace la souveraineté nationale.
Dans une déclaration en date du 12 septembre 2025 signée par Samuel Abu Jinapor, membre de la Commission des affaires étrangères, la minorité parlementaire a rappelé l'article 75 de la Constitution de 1992, qui exige que tout traité, accord ou convention conclu par le Président soit soumis au Parlement pour ratification.
Le groupe minoritaire de la Commission des affaires étrangères du Parlement a exprimé sa profonde inquiétude suite aux révélations selon lesquelles le Ghana aurait conclu un accord avec les États-Unis pour accueillir les ressortissants d'autres pays d'Afrique de l'Ouest expulsés des États-Unis. Au-delà de ce qui semble être des violations constitutionnelles, le groupe a averti que l'accord porte atteinte aux principes de non-alignement, de solidarité régionale et de respect des droits humains, fondamentaux de la politique étrangère du Ghana.
Le groupe a fait valoir que l'accord risque de positionner le Ghana comme un facilitateur de ce que les critiques qualifient de politiques d'immigration sévères et discriminatoires des États-Unis. La minorité a estimé que cet« risque de donner l'impression que notre pays s'aligne sur le régime actuel de contrôle de l'immigration du gouvernement américain, critiqué pour sa sévérité et sa discrimination ».
Protocole de libre circulation de la CEDEAO
Concernant le protocole de la CEDEAO sur la libre circulation dont a fait mention le Président John Mahama pour accepter les ouest africains expulsés, la minorité a estimé qu’il « concerne les voyages volontaires, et non les expulsions forcées orchestrées par un État non membre de la CEDEAO ».
En vue de clarifier les contours de l’accord conclu avec les Etats-Unis sur l’accueil des ressortissants ouest africains expulsés, la minorité demande entre autres au gouvernement de publier la conclusion de l'accord avec les États-Unis ; de clarifier s'il a déjà été soumis au Parlement pour ratification ; et à suspendre la mise en œuvre de l'accord jusqu'à ce que le Parlement exerce son mandat constitutionnel ;
Les autres requêtes faites à l’attention du gouvernement sont de fournir des détails sur les garanties et les mesures de sécurité prises pour protéger les intérêts nationaux du Ghana ; et de s'engager à ce qu'aucun accord futur de cette nature ne soit mis en œuvre sans l'approbation préalable du Parlement.
Suite à ces requêtes, la minorité a promis qu’elle continuera par demander des comptes au gouvernement dans la conduite de sa politique étrangère et sur toutes les questions touchant au bien-être et à la souveraineté du peuple ghanéen.
Contestation d’un juge aux USA.
Dans le cadre des contestations et en dehors du Ghana, un juge américain, Tanya Chutkan à Washington, D.C, a déclaré le samedi que l'administration du Président Donald Trump semble avoir intentionnellement contourné les lois sur l'immigration en expulsant des migrants nigérians et gambiens vers le Ghana.
Chutkan a déclaré que l'administration Trump semble avoir conçu cet accord comme un moyen de contourner les exigences légales américaines qui l'obligent à ne pas renvoyer les migrants vers des pays d'origine où ils seraient en danger.
Le Président Mahama a confirmé en début de semaine dernière à Accra que son gouvernement a conclu un accord avec Washington pour accueillir les ressortissants ouest africains expulsés. Selon lui, 14 personnes ont déjà été accueillies dans le cadre de cet accord.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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