Côte d'Ivoire : La filière bétail-viande s'organise pour s'autofinancer grâce aux Cotisations Volontaires Obligatoires
La filière bétail-viande de Côte d’Ivoire s’apprête à franchir une nouvelle étape cruciale de son développement. Réunis en Assemblée générale extraordinaire depuis ce mardi à Cocody, les acteurs de l’Organisation Interprofessionnelle Agricole (OIA) des Gros Ruminants-CI travaillent à valider l’accord interprofessionnel sur les Cotisations Volontaires Obligatoires (CVO), un mécanisme jugé indispensable pour garantir un financement endogène et durable de la filière.
Invité d’honneur, Yves Toto, Directeur de l’Organisation des Productions et d’Appui Financier (DOPAF), a salué l’initiative et mis en lumière son importance.
« Notre rôle, c’est un rôle d’accompagnement. Mais ceux qu’on doit féliciter, ce sont bien les acteurs eux-mêmes. Sans votre volonté de vous organiser et de dépasser les divergences, nous ne serions pas là aujourd’hui », a-t-il déclaré, tout en soulignant l’engagement du président de l’OIA, Issaka Sawadogo.
Face à une salle comble, le représentant du ministère des Ressources animales et halieutiques a rappelé les fondements du mécanisme.
« CVO, c’est Cotisation Volontaire Obligatoire. Une interprofession ne peut exister sans cotisations. C’est un financement endogène, basé sur vos propres produits : la viande, la peau, les cordes utilisées pour attacher les bœufs… Chaque bureau peut fixer le montant, et dès que l’État signe l’arrêté, cela devient obligatoire », a-t-il expliqué.
Pour Yves Toto, le principe est clair : « Vous cotisez pour vous-mêmes. Une partie finance le fonctionnement de votre organisation, une autre alimente le Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricole (FIRCA), qui vous sert en retour à travers des formations et des services. »
Il a également rassuré les participants sur les impacts économiques de la mesure : « L’État veille à ce que les cotisations n’entraînent pas une flambée des prix. L’objectif n’est pas d’augmenter le coût de la viande ou des bœufs. Vos contributions doivent plutôt renforcer votre filière et accroître votre crédibilité auprès des partenaires. »
Au-delà des aspects économiques, l’émissaire du ministre Sidi Touré a lancé un appel à la paix, à un mois de l’élection présidentielle.
« Vos affaires ne prospèrent que dans la paix. Soyez vous-mêmes des acteurs de paix. Diffusez ce message auprès de vos coopératives, de vos organisations. La Côte d’Ivoire a besoin de stabilité, et vos filières aussi », a-t-il exhorté.
Ce message a été chaleureusement applaudi par les participants, conscients de l’importance d’un climat apaisé pour le développement de leur secteur.
De son côté, Issaka Sawadogo, président du Conseil d’Administration (PCA) de l’OIA bétail-viande, a exprimé sa satisfaction face à la mobilisation des membres venus de toutes les régions du pays.
« Moins de 48 heures après la convocation, nous avons enregistré la présence de 75 à 100 délégués. Cela montre que notre filière se porte bien et que les acteurs sont déterminés », s’est-il réjoui.
Reconnaissant les efforts du gouvernement, il a tenu à remercier le ministre de tutelle :« Nous devons dire merci au ministre Sidi Touré, qui a déployé tous les moyens pour que l’interprofession voie le jour. »
Les conclusions de l’Assemblée générale seront transmises très prochainement au gouvernement. L’étape suivante consistera à faire entériner les CVO par un arrêté interministériel, rendant leur application obligatoire.
En filigrane, les acteurs de la filière envoient un double message fort : l’affirmation d’une autonomie financière assumée, et une contribution active à la paix sociale, condition essentielle au développement durable du secteur bétail-viande en Côte d’Ivoire.
Wassimagnon
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