Cameroun : Le pays lance sa première usine de confection d'uniformes militaires et vise l'export régional
Un militaire sur sa machine ce jeudi (Ph)
L'atelier a été inauguré ce jeudi à Yaoundé par Joseph Beti Assomo, le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense. Il peut produire 1000 uniformes par jour. Une étape dans la politique d'indépendance industrielle du pays face aux défis sécuritaires régionaux.
Le Cameroun vient de franchir une étape importante dans son processus d'autonomie militaire. Le pays a inauguré jeudi son premier atelier de confection d'uniformes militaires et paramilitaires, une infrastructure qui s'inscrit dans une politique plus large d'industrialisation de la défense.
Situé à Ekounou, dans le IVe arrondissement de Yaoundé, l'Atelier Central de Confection des Armées et de la Gendarmerie est une usine ultramoderne, équipée de machines de dernière génération et peut produire entre 700 et 1000 uniformes par jour.
De la dépendance à l'autonomie
Jusqu'à présent, le Cameroun importait la plupart des équipements de ses forces armées. « Nous passons d'une logique de consommation à celle de production industrielle », a déclaré le ministre Beti Assomo lors de la cérémonie d'inauguration.
Ce changement s'inscrit dans la Stratégie nationale de développement 2020-2030 du gouvernement camerounais, qui vise à réduire la dépendance aux importations et développer l'industrie locale, fait savoir Joseph Beti Assomo.
L'initiative répond aussi aux défis sécuritaires auxquels fait face le pays : menace de Boko Haram au nord, instabilité en République centrafricaine à l'est, et tensions dans les régions anglophones du Nord-Ouest et Sud-Ouest.
Ambitions régionales
Le projet ne se limite pas aux besoins nationaux. Le Cameroun ambitionne de devenir un hub industriel de défense en Afrique centrale. Plusieurs pays de la région ont déjà manifesté leur intérêt pour des partenariats, certains passent même des commandes.
« Des négociations sont en cours pour fixer les modalités de cette coopération », précise le ministère de la Défense, ouvrant la voie à une nouvelle diplomatie industrielle.
Plan industriel plus large
L'atelier de confection n'est que le début. Le gouvernement camerounais prévoit : Une usine de gilets pare-balles et casques ; La production de chaussures militaires ; Un atelier de fabrication d'équipements de protection ; À terme, un pôle de conception et maintenance de véhicules blindés.
Cette montée en gamme technologique vise à positionner le Cameroun comme un acteur majeur de l'industrie de défense africaine.
L'usine ne servira pas uniquement l'armée et la gendarmerie. Elle est ouverte aux douanes, à la police, à l'administration pénitentiaire et aux eaux et forêts, moyennant des conventions spécifiques.
Pour le gouvernement camerounais, ce projet dépasse les considérations économiques. Il s'agit d'un enjeu de souveraineté nationale dans un contexte régional instable.
« Ce projet marque un tournant décisif dans l'histoire de nos forces de défense », a conclu le ministre Beti Assomo, appelant les partenaires internationaux à soutenir cette dynamique.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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