Cameroun : Présidentielle 2025, Issa Tchiroma Bakary dérape et enflamme le débat politique
En pleine campagne électorale, le candidat à la présidentielle Issa Tchiroma Bakary multiplie les déclarations fracassantes qui suscitent une vive polémique sur la scène politique camerounaise.
Invité sur le plateau d'Équinoxe TV, l'ancien ministre de l’emploi et de la formation professionnelle a livré une interview qui ne passe pas inaperçue. Ses propos à l'emporte-pièce contre ses adversaires politiques et ses positions controversées font réagir l'opinion publique.
Bello Bouba Maïgari qualifié de «poids lourd extrêmement léger »
La déclaration la plus retentissante concerne son compatriote du Nord, Bello Bouba Maïgari, président de l'Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP). Issa Tchiroma n'a pas hésité à le qualifier de « poids lourd extrêmement léger », puis de « poids très, très léger », une formule paradoxale qui traduit tout le mépris qu'il semble porter à cet autre candidat de l’opposition pourtant considéré comme un vétéran de la politique camerounaise et un homme très expérimenté.
Cette sortie surprend d'autant plus qu'elle concerne son « frère de Garoua », laissant transparaître des tensions personnelles qui pourraient nuire à l'unité régionale que de nombreux électeurs du grand-Nord espéraient voir se concrétiser.
Refus d'assumer son bilan ministériel
Autre moment fort de l'interview : confronté à la question de son bilan après plusieurs années passées dans différents ministères, Issa Tchiroma Bakary a botté en touche de manière déconcertante. « Le ministre n'est pas comptable devant le peuple. C'est le président de la République qui est comptable devant le peuple », a-t-il affirmé.
Cabral Libii dans le viseur
Le candidat du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn) n'a pas non plus été épargné. Tchiroma a lancé : « On n'est pas président de la République sans expérience », une pique directe à Cabral Libii, souvent présenté comme le représentant d'une nouvelle génération politique.
Au-delà des mots, c'est l'attitude même du candidat qui fait débat. Observateurs et citoyens relèvent un comportement jugé, orgueilleux, suffisant, méprisant, hautain et prétentieux.
Dans la vidéo de l'interview, son sourire narquois et ses accès de colère n'ont pas échappé aux téléspectateurs. Certains y voient la révélation d'une personnalité trop sûre d'elle-même, qui se proclame déjà « élu du peuple » avant même le scrutin.
Pour de nombreux analystes politiques, cette sortie médiatique constitue une faute tactique majeure. « En politique, il est important, voire obligatoire, d'avoir de la considération pour chaque adversaire, même s'il s'agit d'une considération hypocrite », rappelle un internaute.
En affichant ouvertement son mépris pour ses concurrents, Issa Tchiroma Bakary risque de s'aliéner une partie de l'électorat, notamment dans le Grand-Nord où beaucoup espéraient voir une union des candidatures ou au moins un respect mutuel entre les fils de la région.
Sur les réseaux sociaux et dans les discussions publiques, les réactions se multiplient. Certains soutiennent la franchise du candidat, d'autres dénoncent ce qu'ils considèrent comme de l'arrogance déplacée. Des voix s'élèvent pour qualifier Tchiroma de « mythomane » lorsqu'il minimise ainsi ses adversaires : « Lui le poids léger se voit lourd », ironise un internaute, tandis qu'un autre lance : « La bêtise est contagieuse ».
Reste à savoir si cette stratégie de confrontation directe et de dévalorisation des adversaires portera ses fruits auprès des électeurs camerounais. Dans un contexte où de nombreux citoyens appellent au rassemblement et au respect du débat démocratique, les déclarations incendiaires d'Issa Tchiroma Bakary pourraient bien se retourner contre lui.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com
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