Cameroun : Arrestation d'Aboubakar Ousmane Mey à six jours de la présidentielle
L'interpellation de cette figure politique à Garoua (Nord) suscite une vive controverse et des appels à sa libération immédiate, dans un climat préélectoral tendu.
Aboubakar Ousmane Mey, acteur politique, a été arrêté le 6 octobre 2025 à Garoua, chef-lieu de la région du Nord. Cette interpellation intervient à seulement six jours du scrutin présidentiel prévu le 12 octobre 2025.
Selon les premières informations, Mey est accusé de « tenue d'une manifestation illégale » et « d'incitation à la révolte ». L'arrestation a immédiatement suscité de vives réactions dans la classe politique camerounaise.
Condamnations
L'Union pour le Changement (UPC 2025), représentée par son candidat Issa Tchiroma Bakary, a dénoncé avec fermeté cette arrestation qu'elle qualifie d'arbitraire. Dans un communiqué officiel signé par Anicet Georges Ekane, porte-parole de l'UPC 2025, la coalition affirme que « de tels actes d'intimidation, d'arrestations arbitraires et de menaces vont se répéter mais sont contraires à l'esprit démocratique et ternissent gravement le processus électoral. »
Le candidat Issa Tchiroma Bakary exige la libération immédiate d’Aboubakar Ousmane Mey et appelle le régime en place « à faire preuve de responsabilité, de retenue et de respect des droits fondamentaux de chaque citoyen. »
L'Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP), dont M. Mey était membre de l'équipe de campagne, a également publié un communiqué ce mardi 7 octobre 2025. Le président national de l'UNDP et candidat à la présidentielle, Bello Bouba Maigari, regrette cet incident et demande la libération de M. Mey tout en appelant à l'apaisement.
Le parti a tenu à préciser que « contrairement aux rumeurs malveillantes répandues dans les réseaux sociaux, le président national de l'UNDP n'est mêlé, ni de près, ni de loin, à cet acte malheureux. »
Mise en garde antérieure du gouvernement
Cette arrestation fait suite à une correspondance du Ministre de l'Administration Territoriale, Paul Atanga Nji, datée du 7 juillet 2025 et adressée au Ministre de la Communication René Emmanuel Sadi. Le MINAT mettait en garde contre un appel à l'insurrection qu'aurait formulé Aboubakar Ousmane Mey.
Les propos incriminés remontent au dimanche 29 juin 2025, lors de l'émission «La vérité en face » sur la chaîne Equinoxe TV. M. Mey, qui se réclame de l' »Alliance Nationale Camerounaise », aurait déclaré : « Qu'il le veuille ou non il [Paul Biya] partira, j'en prends l'engagement. »
Pour le ministère de l'Administration territoriale, ces propos cacheraient un plan insurrectionnel visant à renverser le régime. Le MINAT avait ordonné l'ouverture d'une enquête sous la coordination des autorités administratives.
Cette arrestation intervient dans un contexte électoral particulièrement sensible. L'opposition dénonce des pratiques d'intimidation susceptibles de compromettre la tenue d'élections libres et transparentes.
Dans son communiqué, l'UPC 2025 affirme que « le peuple camerounais observe, et l'histoire retiendra » avant de conclure : « Rien ni personne ne pourra empêcher le tsunami du changement qui envahit déjà notre pays. »
L'UNDP, de son côté, « reste déterminée à poursuivre son combat pour une démocratie apaisée, inclusive et respectueuse des droits fondamentaux » et invite « l'opinion à la plus grande vigilance face à la désinformation. »
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
