La surveillance effective du processus électoral constitue un obstacle pour les partis d'opposition au Cameroun. Avec 31 670 bureaux de vote dispersés sur un vaste territoire de 475 000 km², couvrant 10 régions, 58 départements et 360 arrondissements, les formations politiques de l'opposition manquent souvent de ressources humaines et financières pour assurer une présence dans tous les bureaux de vote.

Pour répondre à cette problématique, le Collectif des organisations des enseignants du Cameroun (Corec) a lancé début août le projet EOS (Enseignants observateurs du scrutin). L'objectif est d'exploiter le réseau territorial des enseignants afin de garantir une plus grande équité et transparence lors des consultations électorales.

Premier accord signé avec le SDF

Le 28 août dernier, le Corec a officialisé un partenariat avec le Social Democratic Front (SDF), le parti de Joshua Osih, candidat à l'élection présidentielle du 12 octobre.

Roland Assoah, secrétaire général à la coordination du Corec, précise que cette collaboration ne signifie aucunement un soutien électoral au SDF. Il s'agit plutôt d'un « service de salubrité démocratique » offert à l'ensemble des candidats en lice.

Le dispositif fonctionne selon un processus bien défini. Conformément au code électoral qui autorise les partis à déléguer des citoyens dans les commissions locales de vote, le SDF identifie les zones géographiques où il ne dispose pas de représentants. Le parti transmet ensuite ses accréditations au Corec, qui sélectionne des enseignants volontaires dans sa base de données pour assurer la surveillance du scrutin dans ces localités. L’offre ouverte à tous les partis

Objectif, transparence électorale

« Nous voulons que les résultats reflètent au mieux la volonté populaire », affirme Roland Assoah. Il rappelle qu'en 2018, le candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) avait contesté les résultats sans que la population dispose d'informations suffisantes pour se forger une opinion éclairée.

Pour l'élection présidentielle de 2025, le Corec ambitionne de jouer un rôle de témoin impartial de l'histoire en produisant un rapport détaillé et transparent sur le déroulement du scrutin. Cette démarche vise à renforcer la crédibilité du processus électoral et à offrir aux citoyens camerounais une vision objective du scrutin.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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