Cameroun : Présidentielle 2025, plus de 8 millions d'électeurs aux urnes ce 12 octobre
Paul Biya ce dimanche à Yaoundé
Ce dimanche 12 octobre 2025, les Camerounais se rendent aux urnes pour élire leur président de la République. Un scrutin qui oppose Paul Biya, 92 ans et candidat à un huitième mandat, à onze candidats de l'opposition dans un contexte économique et sécuritaire difficile.
Les bureaux de vote ouvriront leurs portes à 8 heures locales (7h TU) et fermeront à 18 heures (17h TU). Selon Erik Essousse, Directeur Général d'ELECAM (Elections Cameroon), 8 010 464 électeurs sont appelés aux urnes, répartis à travers 31 653 centres de vote sur l'ensemble du territoire national.
La répartition par genre révèle une quasi-parité avec 3 716 567 électrices contre 4 293 897 électeurs masculins, témoignant d'une participation féminine significative au processus démocratique. Et, 34 411 à l’étranger. Les frontières camerounaises ont été fermées et seront rée ouvertes à minuit.
Paul Biya face à une opposition divisée
À 92 ans, le président sortant Paul Biya, candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), brigue un huitième mandat. Face à lui, onze candidats de l'opposition tentent de réaliser l'alternance tant attendue.
Parmi les figures marquantes de cette opposition éclatée, on retrouve Cabral Libii, candidat du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn), Joshua Osih du Social Democratic Front (SDF), ainsi que les anciens ministres Bello Bouba Maigari de l’Undp et Issa Tchiroma Bakary du Fsnc qui a le vent en poupe.
Le candidat du Rdpc est donné favori, notamment en raison de l'incapacité de l'opposition à s'unir autour d'un candidat unique, une division qui pourrait lui coûter cher face à la machine électorale du parti au pouvoir.
Les enjeux : continuité versus alternance
Pour le Rdpc, l'enjeu est clair : assurer la continuité du régime en place depuis des décennies. Pour l'opposition, c'est l'alternance démocratique qui est au cœur du combat, avec l'espoir de tourner une page de l'histoire politique camerounaise.
Deux questions planent sur ce scrutin : quel sera le taux de participation des électeurs ? Et quel poids aura le contexte économique et social difficile dans les choix des Camerounais ?
L'élection se déroule dans un climat particulièrement tendu. Selon la Banque mondiale, plus de 10 millions Camerounais sur les 28 millions vivent actuellement sous le seuil de pauvreté, une situation qui pèse lourdement sur le moral des électeurs.
Sur le plan sécuritaire, le pays fait face à plusieurs défis. Dans l'Extrême-Nord, les attaques de groupes issus de Boko Haram continuent de menacer la stabilité de la région. A l’Est le climat sécuritaire est tendu avec les incursions des groupes rebelles centrafricains.
Par ailleurs, une crise sécessionniste persiste depuis 2016 dans les deux régions anglophones du pays, compliquant davantage l'organisation du scrutin dans ces zones.
Ces défis économiques et sécuritaires constituent la toile de fond d'une élection qui déterminera l'avenir politique du Cameroun pour les années à venir. Les résultats, attendus dans les prochains jours, révéleront si les Camerounais ont opté pour la continuité ou si l'heure de l'alternance a sonné.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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