Cameroun : Issa Tchiroma annonce sa victoire, les résultats officiels attendus
Le candidat du Fsnc Issa Tchiroma Bakary a annoncé sa victoire à l'élection présidentielle du 12 octobre 2025, alors que les tendances sur le terrain donnent Paul Biya en tête. Une proclamation qui ravive les souvenirs de la crise post-électorale de 2018.
Dans une déclaration sur les réseaux sociaux, Issa Tchiroma Bakary s'est adressé à la nation camerounaise pour proclamer sa victoire à l'élection présidentielle. « Notre victoire est claire. Elle doit être respectée. Nous avons mis le régime devant ses responsabilités : soit il montre sa grandeur en acceptant la vérité des urnes, soit il choisit de plonger le pays dans un tourment qui laissera une cicatrice indélébile dans le cœur de notre Nation », a-t-il déclaré.
Le candidat affirme que sa victoire est écrasante et constitue une sanction du régime en place. Il a lancé plusieurs appels solennels aux institutions, aux autorités administratives et aux forces de défense pour qu'elles respectent la volonté populaire et restent du côté de la République plutôt que d'un pouvoir qu'il qualifie de contesté.
Tchiroma Bakary a promis de publier prochainement un rapport détaillé des résultats par région. Il présente cette élection comme le début d'une nouvelle ère pour le Cameroun, marquée par la réconciliation nationale et la refondation des institutions.
Résultats contradictoires sur le terrain
Pourtant, sur le terrain, le dépouillement quasi achevé donne des tendances favorables à Paul Biya. Sur quelles bases Issa Tchiroma proclame-t-il sa victoire. Selon des informations d'Elecam, l'opposition n'avait pas de représentants dans plus de 1000 bureaux de vote sur les 31 563 que compte le pays réparti sur 58 départements et 360 arrondissements.
Des allégations font état d'une tentative présumée de manipulation électorale orchestrée par des groupuscules de l'opposition proches de la BAS, du Mrc et du Fsnc. Cette opération aurait compris l'exploitation des résultats de la diaspora pour fabriquer une fausse victoire, la diffusion massive de faux résultats sur les réseaux sociaux, et une proclamation anticipée devant déclencher des troubles à Garoua.
Selon les sources gouvernementales, la surveillance citoyenne des bureaux de vote, une contre-offensive médiatique avec publication de résultats réels, et le démontage systématique des informations douteuses auraient permis de contrer cette stratégie.
Revirement qui interroge
Le changement de position d'Issa Tchiroma interpelle les observateurs. Quelques heures plus tôt sur sa page Facebook, il demandait à tous de « respecter les résultats issus des urnes dans chaque bureau de vote. C'est le seul que nous accepterons, la compilation continue », écrivait-il. Dans la matinée, l'Union pour le changement avait annoncé la victoire d'Issa Tchiroma Bakary.
Plus révélateur encore, le candidat a affirmé qu'il n'ira pas devant le Conseil constitutionnel pour défendre sa victoire, laissant entendre que c'est au Rdpc d'y aller. Pourquoi refuser d'aller au contentieux s'il est certain de sa victoire ?
Comme en 2018
Pour de nombreux observateurs, cette situation rappelle la crise post-électorale de 2018, lorsque Maurice Kamto avait proclamé sa victoire avant l'annonce des résultats officiels, créant une tension politique dans le pays. Certains analystes estiment qu'Issa Tchiroma pourrait tenter de mettre le pouvoir dos au mur pour provoquer un soulèvement populaire, s'appuyant sur la fragilité sécuritaire du pays.
Le Conseil constitutionnel dispose jusqu'au 26 octobre pour proclamer les résultats officiels de l'élection présidentielle. D'ici là, la poursuite de la vérification des résultats se poursuit, dans un climat de tension politique marqué par des revendications contradictoires.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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