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Cameroun : Extrême-Nord, 3,3 millions d'euros de financement pour réduire la vulnérabilité aux catastrophes
 

Cameroun : Extrême-Nord, 3,3 millions d'euros de financement pour réduire la vulnérabilité aux catastrophes

 
 
 
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© Koaci.com - lundi 20 octobre 2025 - 06:32


Dans le Logone-Birni les populations vivent sous la menace des inondations (Ph)


Un projet de l'Union européenne vient en aide à plus de 138 000 personnes affectées par les inondations dans la région la plus vulnérable du Cameroun.


Dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun, les inondations de 2024 ont bouleversé la vie de près de 460 000 personnes, détruisant 56 000 habitations, endommageant 85 253 hectares de terres cultivables et causant la perte de 5 510 têtes de bétail. Face à cette crise multidimensionnelle combinant défis climatiques, humanitaires et sécuritaires dans une région où 74,3 pour cent de la population vit dans une pauvreté chronique, l'Union européenne, à travers sa Direction générale de la protection civile et des opérations d'aide humanitaire européennes (DG-ECHO), a débloqué un financement pour inverser la tendance.


Financement ECHO de 2,95 millions d'euros


Le projet « Réduire les besoins humanitaires dans l'Extrême-Nord du Cameroun en renforçant la préparation et l'anticipation des acteurs multi-niveaux face aux chocs, via une approche intégrée sensible aux conflits, au climat et à la protection », bénéficie d'un budget global de 3,3 millions d'euros, dont 2,95 millions d'euros apportés par DG-ECHO. Déployé du 1er juillet 2024 au 30 juin 2026, ce financement permet d'assister 23 070 ménages, soit 138 410 personnes dont plus de 70 000 femmes.


Grâce à ce financement, d'importantes infrastructures de protection ont été érigées. Plus de 20 kilomètres de diguettes ont été construits dans quatre communes vulnérables, protégeant directement les populations et leurs moyens d'existence agricoles. Douze magasins de contingence ont été aménagés, stockant près de 9 tonnes de semences entreposées.


Le programme a également permis le stockage de ressources essentielles dans sept communes : 7 000 kg de semences de sorgho, 1 500 kg de semences de niébé, 200 kg de semences maraîchères, 150 pulvérisateurs, 350 arrosoirs, 500 houes, 390 tourteaux de coton, 390 blocs à lécher, ainsi que 55 000 sacs pour la confection de diguettes. Du matériel humanitaire comprenant 420 kits de dignité, 155 kits « baby boxes », 4 kits de santé sexuelle et reproductive et 2 tentes d'urgence a été stocké dans les dépôts régionaux de Maroua et Kousseri.


Renforcement des capacités communautaires


Le financement ECHO a permis la création et la redynamisation de structures communautaires essentielles. Douze commissions communales de préparation et de réponse (CCPR) regroupant 185 membres dont 76 femmes ont été établies, accompagnées de 135 comités communautaires mobilisant 1 260 volontaires dont 650 femmes.


Les investissements dans le renforcement des capacités sont considérables : 180 participants ont été formés aux actions anticipatoires avec un accent sur les besoins psychosociaux, 36 travailleurs sociaux ont reçu une formation à la gestion des cas de violences basées sur le genre (VBG), et 30 sages-femmes compétentes en santé sexuelle et reproductive ont été identifiées pour constituer une réserve de déploiement rapide. Au total, 17 645 personnes ont été sensibilisées aux thématiques de prévention.


 

Résultats


Dans le Logone-Birni où Koaci s’est rendu, le sous-préfet Tchombaï Ibrahi témoigne de l'amélioration de la situation un an après les inondations catastrophiques : « Avec l'aide des partenaires en dehors de l'apport des pouvoirs publics. Les partenaires ont aidé à la distribution des semences améliorées, à la sensibilisation des populations pour qu'elles sachent comment faire pour éviter le pire. »


« Au lieu de faire des diguettes avec des sacs, le maire est allé plus loin pour faire des digues avec des engins. La FAO a fait un cash transfert aux populations les plus touchées et les plus vulnérables avec des stocks de contingence, des vêtements et des semences », affirme Bello Hayatou, secrétaire d'État-civil à la mairie.


À Gambarou, une localité du Logone-Birni, 200 membres de la communauté ont bénéficié de semences améliorées de sorgho grâce au financement ECHO. « Cette semence a beaucoup de rendement. Nous récoltons en 2 mois avant la période des inondations. Nous remercions la FAO pour cette semence », déclare à Koaci, Modou Adji Mahamat, l'un des bénéficiaires.


Innovation


Le financement ECHO a permis l'élaboration de 12 plans communaux multirisques et la cartographie des zones à risque pour 12 communes. Sept bulletins d'alerte précoce inondation ont été produits pour la région, et 12 exercices de simulation (SIMEX) inondations ont été réalisés dans les communes ciblées. Un Groupe de Travail sur les Actions Anticipatoires (GTAA) a été créé sous le leadership de la FAO et OCHA.


Un ciblage de 900 bénéficiaires du cash anticipatoire, dont 60 pour cent de femmes, a été effectué dans les communes de Logone-Birni et Blangoua, démontrant l'approche multidimensionnelle du financement ECHO.


Impacts


Selon le délégué d'agriculture Aboukar Mahamat, « avec l'action anticipatoire du projet Echo, nous apportons des semences améliorées aux cultivateurs. Cela permet de récolter avant les inondations. Ces cultivateurs ont des revenus encore plus importants. La demande étant supérieure à l'offre. »


 

Le financement ECHO permet une réduction des coûts d'intervention humanitaire, la prévention étant moins coûteuse que l'intervention après une crise. Il optimise l'utilisation des ressources disponibles tout en réduisant les pertes humaines et matérielles. Le projet génère également un renforcement de la cohésion sociale à travers les structures communautaires participatives et l'autonomisation des communautés locales, particulièrement des femmes et filles.


Malgré ces avancées rendues possibles par le financement ECHO, des défis demeurent. Le sous-préfet Tchombaï Ibrahi souligne l'imprévisibilité de la nature et la nécessité d'améliorer durablement les infrastructures de protection, notamment la construction de digues permanentes capables de résister au moins dix ans. « Nous voulons toujours plus d'accompagnement », ajoute-t-il.




Le projet ECHO est mis en œuvre par la FAO, l'UNFPA, Action contre la Faim et des Ong locales, témoignant d'une coordination efficace entre les acteurs humanitaires dans l'Extrême-Nord du Cameroun.


-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.




-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com


 
 
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