Simone Gbagbo lors de sa déclaration (Ph Koaci)

La proclamation des résultats de l'élection présidentielle d'octobre 2025 a suscité de nombreuses réactions à travers le pays, notamment celle de Docteure Simone Gbagbo, candidate malheureuse qui a obtenu 2,42℅ des suffrages exprimés. Lors de sa déclaration, la leader du Mouvement des Générations Capables (MGC) a pris acte des résultats, soulignant que, bien que ces derniers ne l’aient pas placée en tête, le combat qu’elle a mené a porté un message plus profond que celui des urnes : celui de la quête de justice, de vérité et de dignité du peuple ivoirien.

Simone Gbagbo a exprimé sa gratitude à ceux qui ont soutenu sa candidature, en particulier aux militantes et militants du MGC, ainsi qu’à leurs alliés politiques. Elle a salué l'engagement des Ivoiriens et Ivoiriennes qui ont bravé la peur et les obstacles pour exprimer leur choix. Pour elle, cet élan de solidarité et de foi a été le véritable moteur de sa campagne, et bien que les résultats ne soient pas à la hauteur de ses espérances, le peuple ivoirien a montré par son soutien qu’il aspirait au changement.

Dans sa déclaration, Docteure Simone a aussi dénoncé les conditions inéquitables du processus électoral, qui ont, selon elle, faussé l'expression de la volonté populaire. Elle a pointé du doigt un système électoral biaisé et une Commission Électorale Indépendante (CEI) dont la composition a été jugée inégale, reflétant trop l’influence du pouvoir en place. Les irrégularités dans le fichier électoral et le climat de violence dans plusieurs régions du pays ont exacerbé le sentiment de fraude. Des zones entières, notamment dans les régions du Grands Ponts, de la Mé, de l’Agneby Tiassa et d'autres, n’ont pas pu voter, un fait qui contredit les chiffres annoncés par la CEI sur le taux de participation. La candidate a également fait état d'une violence généralisée et de troubles dans plusieurs localités, notamment à Nahio, où des affrontements communautaires ont fait des morts et des blessés.

La Présidente du MGC a également dénoncé l'attitude de certains acteurs de l'opposition qui, selon elle, ont contribué à l’instauration de la peur et de la violence, décourageant ainsi de nombreux Ivoiriens de se rendre aux urnes. Elle a dénoncé ces comportements, qu’elle juge contraires à l’esprit démocratique, et a appelé à une prise de responsabilité collective pour éviter que le pays ne tombe dans un cycle de violence et de division.

En outre, la candidate a attiré l’attention sur l’énorme déséquilibre financier dans le processus électoral. Elle a évoqué le coût exorbitant de la campagne électorale, qui a créé une inégalité flagrante entre les candidats, rendant le terrain de jeu inéquitable. Selon elle, il est impératif que les élections en Côte d'Ivoire soient réformées pour garantir une véritable égalité des chances entre tous les candidats, indépendamment de leurs moyens financiers.

Malgré les résultats actuels, Simone Gbagbo a réaffirmé sa détermination à poursuivre le combat pour une réforme en profondeur du système électoral et pour la construction d'une démocratie véritablement inclusive et transparente. Elle a appelé à l'ouverture d’un Dialogue National inclusif, soulignant que la Côte d’Ivoire ne pourra sortir de sa crise que par la réconciliation, la justice, et le pardon mutuel. Elle a aussi sollicité la libération des personnes arrêtées et non encore jugées, et la grâce présidentielle pour celles déjà condamnées dans le cadre de l’élection.

Dans un appel solennel aux forces vives de la nation, l'ex-première dame a tendu la main au vainqueur de l’élection, aux partis politiques, à la société civile, ainsi qu’à tous les Ivoiriens, en insistant sur l'importance de l’unité pour bâtir une Côte d’Ivoire réconciliée, souveraine et fière de son identité. Elle a réaffirmé sa foi inébranlable en la capacité de la Côte d’Ivoire à se relever, malgré les difficultés, et a assuré que le chantier de la transformation nationale continuerait.

En conclusion, la candidate a fait savoir que, tant que des hommes et des femmes se tiendront debout pour le pays, il ne faut jamais perdre espoir. Le combat pour une Côte d’Ivoire nouvelle et réconciliée reste sa priorité, et elle poursuivra ce chemin avec la même détermination.

Jean Chresus, Abidjan