Ghana : Pavé dans la mare, une proposition émise pour réviser le mandat présidentiel
Shamima Muslim (ph)
La porte-parole adjointe de la présidence ghanéenne, Shamima Muslim, a relancé le débat sur les réformes constitutionnelles et a appelé à une discussion nationale sur la durée du mandat présidentiel actuel qui est de quatre ans.
Muslim a formulé cette proposition à la faveur d’une interview accordée à la télévision privée TV3 le 30 octobre à Accra.
Justificatifs
Dans sa sortie, Muslim a estimé que la brièveté du mandat présidentiel alimente non seulement l'instabilité, mais favorise également des dépenses inutiles liées à des élections fréquentes et perturbe la planification nationale à long terme. Elle a expliqué que le système de gouvernance au Ghana laisse peu de temps à un leadership efficace, les administrations consacrant une grande partie de leur mandat aux nominations et à la préparation des élections.
Tout en prétextant que « des élections coûteuses, qui se succèdent indéfiniment, ne constituent pas une manière réaliste de gérer des ressources déjà très limitées », Muslim a soutenu que la fréquence des élections absorbe des ressources qui pourraient autrement servir à financer des projets de développement essentiels.
Pour sa perception de la durée du mandat présidentiel, Muslim a expliqué que « La première année est littéralement consacrée aux nominations. Dès la deuxième année, voire même dès la première, on parle déjà de qui dirige quel parti politique et qui lui succède ». Les deuxième et troisième années sont consacrées à la mise en œuvre des politiques et des programmes, mais avant même d'avoir le temps de dire « c'est fini », de nouvelles élections arrivent et perturbent souvent la concentration et la progression du travail.
Appel à reformes
Vu la brièveté du mandat présidentiel et des contraintes liées à la mise en place d’une administration mais aussi du bon fonctionnement pour l’atteinte du programme de société de l’élu, Muslim a suggéré des réformes constitutionnelles permettant de concilier continuité et responsabilité.
Pour sa proposition, elle a déclaré qu’au cas où la prorogation du mandat présidentiel ne serait pas la bienvenue, il faudrait « envisager la possibilité d'autoriser plusieurs mandats pour les candidats des partis politiques ». Concernant la seconde option, elle a suggéré que si un parti positionne un candidat pour trois mandats, il reviendra aux électeurs de décider s'ils souhaitent maintenir ce parti au pouvoir ou non.
Après avoir fait connaitre sa proposition à reformes, Muslim a exhorté les décideurs politiques à tirer parti du processus de révision constitutionnelle en cours pour repenser le cadre de gouvernance du Ghana en vue d'un progrès national durable.
Disposition actuelle
En marge de cette proposition, rappelons que la Constitution ghanéenne actuelle limite le nombre de mandats présidentiels à deux, comme le stipule l'article 66 (1) « Toute personne élue Président exerce ses fonctions pour un mandat de quatre ans à compter de la date de sa prestation de serment ». Depuis l’instauration de la 4e République en 1992, les ghanéens se rendent aux urnes tous les quatre ans pour élire leur Président et leurs députés.
L’actuel Président John Mahama a déjà annoncé en août dernier qu'il ne se représentera pas à l’élection présidentielle de 2028. De ce fait, il a exclu toute ambition d’aller au-delà des deux mandats présidentiels constitutionnels.
Lors d'entretiens bilatéraux avec le Président singapourien Tharman Shanmugaratnam, à l'occasion de sa visite d'État de trois jours, Mahama a expliqué que son retrait après son deuxième mandat lui permettra de maintenir une discipline budgétaire rigoureuse et d'éviter les dépenses excessives des années électorales.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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