Le Cameroun ne participera pas à la Coupe du monde 2026. Les Lions indomptables ont été éliminés ce jeudi 13 novembre 2025 à Rabat par la République démocratique du Congo (1-0) en demi-finale des barrages africains, un but encaissé dans le temps additionnel mettant fin aux espoirs d'une neuvième participation au tournoi planétaire.

Pour la deuxième fois en sept ans, après l'absence au Mondial 2018, la nation africaine la plus expérimentée en Coupe du monde — huit participations — manquera le rendez-vous mondial. Cette élimination ravive la nostalgie des grandes campagnes, dont l'épopée de 1990, lorsque les Lions indomptables étaient devenus le premier pays africain à atteindre les quarts de finale.

Les hommes de Marc Brys avaient pourtant arraché leur place en barrages en terminant deuxièmes du groupe D avec 19 points, derrière le Cap-Vert. Mais face à un adversaire de calibre, l'équipe camerounaise a échoué son premier véritable test.

Scénario cruel

Le match semblait se diriger vers la prolongation quand Chancel Mbemba a surgi au second poteau pour reprendre un corner parfaitement déposé par Cipenga à la 90e+3. Un coup de massue pour des Lions qui avaient pourtant eu les clés du match. Bryan Mbeumo a manqué une occasion en or à l'heure de jeu, seul face à Mpasi. Etta Eyong et Ngamaleu ont également buté en fin de partie, incapables de transformer les temps forts camerounais. André Onana a multiplié les parades et tenu les Lions en vie jusqu'à ce dernier corner fatidique.

Marc Brys dans la tourmente

L'élimination a déclenché une vague de critiques contre le sélectionneur belge. « Marc Brys n'a aucun fond de jeu, toujours dans le tâtonnement; la preuve hier il aligne 5 défenseurs et 2 milieux de terrain face à la RDC. Le gars ne sait pas gagner à l'extérieur et vous comptez gagner la Can avec ce Mr. la Can ne se jouera pas au Cameroun », écrit un internaute.

Des choix tactiques douteux, un système mal assimilé, et une équipe désorganisée ont conduit à cette débâcle. Le technicien belge a perdu son duel à distance contre son homologue Sébastien Desabre, auteur d'un coaching payant avec l'entrée en jeu du futur passeur décisif pour Mbemba, Brian Cipenga. Aucun de ses changements n'a su relancer la partie.

Si Marc Brys peut se targuer d'un bilan global flatteur contre des équipes modestes, le match de Rabat faisait figure de premier vrai examen de son projet. L'équipe est apparue friable dans les moments cruciaux, là où les grands adversaires se distinguent. S'appuyer sur les parades d'André Onana et espérer tenir la prolongation n'est pas l'attitude d'une grande nation de football, mais celle d'une équipe qui doute.

Les joueurs également pointés du doigt

Les cadres camerounais ont également leur part de responsabilité dans cette élimination. Carlos Baleba, autrefois considéré comme l'un des plus grands espoirs des Lions Indomptables, a livré une prestation catastrophique face à la RD du Congo : ballons perdus en série, incapacité flagrante à résister au pressing, lenteur inexplicable dans l'exécution, au point que Marc Brys l'a sorti dès la mi-temps.

Entre les occasions manquées de Mbeumo et Etta Eyong, les Lions Indomptables n'ont jamais su concrétiser leurs temps forts. Les joueurs les plus attendus ont manqué ce rendez-vous décisif.

L'avenir de Marc Brys en question

« Le Comité exécutif de la Fecafoot va prendre ses responsabilités, Marc Brys va quitter le banc de touche des Lions Indomptables. On peut multiplier les détours, invoquer des "textes" et entretenir le flou, mais la réalité est simple. La Fécafoot peut se séparer de Marc Brys. Pourquoi ? Parce que Marc Brys n'est pas un employé de la Fédération. Il est recruté par le ministère des Sports et simplement mis à disposition de la Fécafoot. Ce statut souvent présenté comme un obstacle est en réalité une autoroute. La Fécafoot n'a ni limogeage à prononcer, ni indemnités à payer. Elle informe juste le ministère, et le ministère le récupère pour le réaffecter ailleurs », écrit Georges Mbimbè, journaliste camerounais.

Déjà dans le collimateur de la fédération (Fécafoot), le sélectionneur belge devrait rester en poste pour la CAN mais jouera gros au Maroc. En conférence de presse, Marc Brys s'est montré confiant : « Ce sont des joueurs professionnels qui jouent dans des grands clubs. Tout le monde est déçu, mais ils doivent revenir tranquillement et mentalement surtout. On a le temps. On va être prêts (pour la CAN, ndlr). On va prendre le temps de digérer, mais on sera motivés pour préparer la CAN. Je ne pense pas que ça va être une excuse, pour ne pas jouer une bonne CAN. »

La Fédération camerounaise de football a réagi avec sobriété après la défaite : « Fin de parcours… Cap sur le prochain défi ! Le Lion va revenir plus fort », a publié la Fecafoot sur sa page Facebook. La désillusion reste pourtant profonde pour des supporters qui espéraient voir l'équipe renouer avec son prestige d'antan.

Dans ce contexte explosif, le Cameroun va devoir relever la tête et préparer la Coupe d'Afrique des Nations qui débute dans un peu plus d'un mois. Conserver Brys serait un renoncement pour certains ; le Cameroun mérite selon eux un coach capable de reconstruire et de redonner fierté et cohésion aux Lions Indomptables.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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